Lilou
de Lucie Hodiesne Darras

critiqué par JPGP, le 12 octobre 2023
( - 78 ans)


La note:  étoiles
Lucie Hodiesne Darras, le frère, le silence
Pendant cinq ans, Lucie Hodiesne Darras a photographié son frère Antoine, dit Lilou, atteint d’une forme sévère d’autisme non verbal qui l’empêche de communiquer par les mots. "« Lilou, c’est le récit d’un grand frère hors-norme. Qui ne rentre pas dans des cases. Qui est en dehors des clous. Qui ne perçoit pas le monde comme les autres. Qui ne parle pas. Ce grand frère, c’est le mien. Et voici notre histoire.»" écrit la photographe. D'où ce livre dense, tendre et puissant. Il met dans l'intimité de cet homme. Se renouvelle la perception de l’autisme dont les de troubles restent encore méconnus.

Existe là un regard sur l'homme et sa maladie aujourd’hui.au fil du quotidien et des rituels qui segmentent son existence. Se découvrent sa personnalité et ses goûts par les prises de vue de son visage et de ses gestes. Ce livre est d'ailleurs réalisé avec ce frère. Il y a pris une part active et a guidé les séances de plusieurs clichés. "C’est comme s’il se servait de ce nouveau langage pour transmettre ce qu’il a envie de dire" écrit Lucie Hodiesne Darras . Son livre saisit non seulement par le handicap qu’il scénarise mais surtout par la force et la pureté de l’amour qu’il dégage,


Jean-Paul Gavard-Perret