Petite âme
de Valérie-Catherine Richez

critiqué par JPGP, le 9 octobre 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Valérie-Catherine Richez la battante
Poète et peintre, Valérie-Catherine Richez est née à Paris. Elle traverse une enfance mouvementée et afin d’échapper à l’instabilité familiale, elle se réfugie dans la chambre la plus isolée de la maison, où elle se plonge dans la lecture et s’invente un monde secret de poèmes et de dessins. Seule à seize ans, elle mène à Paris une vie faite d’errances nocturnes et d’étranges rencontres qui nourriront son travail, voyage longuement en Orient, dont l’influence sera profonde, puis se retire quelques années dans les Causses où elle continue d’écrire et de peindre. De retour à Paris, elle gagne sa vie dans l’édition avec de nombreux travaux de "nègre" et d’illustration, rédigeant les livres des autres mais ne dévoilant pas ses propres textes.

Ce n’est que plus tard qu’elle publiera sous son propre nom, après avoir créé la revue de poésie "Tout est suspect" en 1985, et fait partie du comité de rédaction de la revue littéraire "L’Autre" au début des années 90.À partir de 1993, ce poète sombre, inclassable, à la vision intérieure puissante, ne cessera plus de publier et comme auteur et comme illustrateur, Elle partage désormais sa vie entre les voyages, la campagne et Paris.

Ce livre est le plus fort de ce qu'elle ait écrit : "Pense à la terre. Tes pieds dessus ; et d'autres continuent leur chemin par dessous." et d'ajouter "Jamais rien ne s'arrête, au fond, sinon l'entêtante rumeur qui a empêché d'être."

Le texte explore rues et couloirs sombres où elle marche comme dans un rêve en ignorant où elle va. Elle habite son corps mais comme une maison qu'elle ne possède pas : elle flotte en lui en tentant de recomposer son image.
Tâtonnant dans l’obscur elle tente de se comprendre. C’est un sursaut et comme "un bond de tigre qui sépare en deux blocs la conscience et la chair." Les deux tendent leurs forces devant eux mais ne peuvent se rejoindre en un même endroit : elle.

Jean-Paul Gavard-Perret