Pavot
de Inès Dieleman

critiqué par JPGP, le 4 octobre 2023
( - 78 ans)


La note:  étoiles
Inès Dieleman, le pavot est une femme
Avec Pavot, Inès Dieleman propose une exploration de la fleur photographiée. Le végétal est pour elle un domaine de prédilection et qui exprime beaucoup de choses de sa naissance à sa mort.

Grace à un appareil photographique polaroïd de dentiste qui permet de faire de la macrophotographie elle a photographié diverses fleurs avant de ce focaliser sur des pavots en fin de vie sur dans un vase.

Pour la créatrice ces pavots, dit-elle, "voulaient m’offrir autre chose que leur réalité de base de fleurs, lorsqu’elles sont fraîches". Elle a réalisé sa série "de manière instinctive, comme dans une transe.". Elle a retenu ce moment magique car la fleur s’est donnée dans toute sa splendeur, sa sensualité et sa déchéance magnifique.

Longtemps cette série photographique est restée dans un tiroir. Son agent l'a convaincue d’en faire un livre.

Pour elle cette fleur est très ambiguë et c’est cela qui l’intéresse. "Elle a des pétales légers, presque transparents, comme une robe de princesse, c’est voluptueux et en même temps sa tige est brutale, comme des jambes très poilues. Sa coque évoque des organes masculins, poilus aussi, et son cœur est très gracieux, comme des dessous féminins, comme de la dentelle. En vieillissant, quand elle sèche, elle révèle autre chose. Elle se déforme d’une manière très personnelle comme une femme peut changer".

Bref le pavot est une femme. Elle lui rend grâce à travers teintes des polaroïds qui évoluent tout au long du livre, passant du jaune safran au bleu nuit, allant même jusqu’à des pointes violettes.

Jean-Paul Gavard-Perret