Léa V.
de Jérémie Lefebvre

critiqué par JPGP, le 8 septembre 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Jérémie Lefebvre et les égéries
Dans le sixième roman de J. Lefebvre. un homme se retrouve un jour – un jour de pluie – sous un abribus, face à une publicité pour Louis Vuitton. Elle représente une actrice célèbre, assise sur un banc de musée. Interpellé par cette image il s’interroge sur les motivations de l’actrice. A-t-elle accepté de poser pour de l’argent ? Ou pour humilier, de toute sa beauté, le quidam. A moins que ce soit, à l'inverse, pour l’inciter à la révolte ?

Le narrateur se perd en, de telles tergiversations en sondant les arcanes de cette publicité, jusqu’au jour où, passé à autre chose, il tombe en arrêt sur une nouvelle publicité montrant la même actrice dans une position similaire, posant pour la même marque. Une fois de plus, sonné et abasourdi, il replonge dans des spéculations douteuses et s'oblige à écrire à l’actrice pour lui faire part de ses troubles.

Il apporte cette lettre à un éditeur pour qu'il la publie tout en lui prouvant qu'il ne devrait pas la publier. D'où au fil des pages le développement d'une fiction aussi particulière, qu'irrévérencieux et drôle et singulier, le tout pour pousser le désir de s'exhiber dans ses derniers retranchements. Preuve que cette publication a bien lieu d'être.

Jean-Paul Gavard-Perret