Confis toi Poèmes sucrés
de Mylène Vignon

critiqué par JPGP, le 8 septembre 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Le sucré salé de Mylène Vignon
Il existe au moins deux sortes de sucreries. Celles qui écoeurent par abondance de glucides et celles qui - ne manquant pas de sel - font la folie du sage et du pas sage tout autant. Bref celles qui ne comptent pas pour des prunes même lorsqu’elles se font, comme Mylène Vignon, mirabelles parmi les belles  : ´ Allongée nue sur une tarte / En forme de sofa / Dans un parfum de volupté / Vanillée /Je suis la prune / Aux tendres vallons dorés / Bien sucrés".

A chacun de ses poèmes l’habile traitresse se fait récidiviste. Elle reste une des rares à mettre son lecteur en des confitures. Il est bon d’y tremper les doigts voir de s’y ensevelir. Mylène Vignon déclenche un mouvement de systole o˘ le mode de l'impératif (´"Viensª) prend le pas sur d’autres itérations devenues dès lors plus que subsidiaires. Voilà qui n'est peut-être pas très chrétien, mais qui rappelle combien devenir amoureux d’une boulangére - surtout amène - ne laisse jamais sur sa faim.

D’avance la poétesse pardonne tout aux adorateurs de miches et de viennoiseries. Ses textes assassinent l’austère, pétillent, mettent bas tous les tartuffes qui encombrent le monde. Dieu lui-même n'est pas en reste puisqu’il nous priva de dessert.

Jean-Paul Gavard-Perret