Et vive l'aspidistra !
de George Orwell

critiqué par Falgo, le 4 septembre 2023
(Lentilly - 85 ans)


La note:  étoiles
Parcours de vie et rédemption d'un asocial
L'aspidistra est une plante verte d'intérieur dont Orwell fait le symbole de la vie et de la réussite de la petite bourgeoisie anglaise des années 1930. Gordon Comstock refuse les accommodements de la vie courante de ses semblables. Il se raidit contre la vie dont il estime le fonctionnement gouverné par l'argent. Ce refus le conduit à accepter un emploi dans une librairie londonienne (Ici Orwell, comme souvent, utilise son expérience dans une librairie et croque excellemment des personnages d'acheteur ou de loueur de livres.). Å la différence d'autres romans, celui-ci est consacré à la description de la vie misérable de Gordon Comstock, de ses vêtements sales élimés et pouilleux, de ses logements froids et mal meublés, de ses relations compliquées avec quelques connaissances, en particulier avec son adorable petite amie, Rosemary. Sous ces divagations du héros principal on voit percer une critique fondamentale de la civilisation des loisirs et de la réussite sociale par l'argent, sans que cela prenne jamais le ton d'une analyse sociale et économique. Cela reste un roman qui se concentre sur les errements de Gordon.et son refus obstiné de l'argent et de ce qu'il procure pour consacrer son esprit à la poésie dont finalement le succès lui permettra par un étonnant retournement de rentrer dans le rang, essentiellement par la paternité. Dans ce livre j'ai retrouvé les qualités de style d'Orwell, mais il me manque ici les traces de l'évolution de sa pensée qui me fascinent dans ses autres écrits.