Drugstore camera
de Dennis Hopper

critiqué par JPGP, le 2 septembre 2023
( - 78 ans)


La note:  étoiles
Dennis Hopper et l'Ouest américain
Qui n'est pas poursuivi par le souvenir de fantômes ? Si les mots dans leur abstraction les dispersent les images les rameutent. Elles prouvent que la nostalgie peut toujours faire des ravages surtout lorsque les clichés sont empreints de la poésie jamais sophistiquée de Dennis Hopper.

Son "Drugstore Camera" rassemble des photographie prise dans le région de Taos au Nouveau Mexique. L’artiste s’y était installé pour superviser la production d’ « Easy Reader » à la fin des années 60. Jamais publiés ces photographies faites avec des appareils basiques et tirés dans des laboratoires de drugstore proposent une galerie de portraits des amis, des acteurs et techniciens de film et de la famille d’Hopper au milieu des déserts sublimes et de ruines de l’état américain le plus chaud. S’y découvrent surtout des photographies de femmes nues dans des intérieurs sombres.

Visages, habits et même le style des photos rappellent la période hippie et l’esprit cool de l’Ouest américain de l’époque. Remonte un univers particulier venu de temps déjà anciens dans lesquels louvoie sans cesse une forme de volupté dans les arcanes ou à la « croisée » impossible entre l’aujourd’hui et l’hier. Demeurent une faille et une présence.

Jean-Paul Gavard-Perret