Guido Crepax: L'Axiome d'Eros
de Véronique Bergen

critiqué par JPGP, le 16 août 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Véronique Bergen : Crépax et l'irreprésentable
Convoitant, endurant l’excès, le corps des personnages crépaxiens féminins se retourne contre l’empire des signes dont il constitue le dehors. Et Véronique Bergen souligne combien trop souvent la sémiologie empêche de penser et de sentir l’infini de la chair qui, précisément, lui échappe car elle escamote le sensible, l’organique en les rabattant sur son propre plan ce que ne font ni Crepax ni son essayiste.

Celle-ci montre comment au fil d’expériences érotiques initiatiques, les héroïnes de Crepax deviennent autres, "se désubjectivisent pour se resubjectiviser différemment" écrit-elle. Quant au graphisme et la narration ils sont emportés dans de semblables métamorphoses, s’altèrent en se défaisant d’eux-mêmes pour toucher le non sémiologique ou une sémiologique "differante" 'Derrida).

L'auteure prouve que si le langage est frigide, le corps ne l'est pas. Et l’érotisme devient une pragmatique à effets performatifs, métamorphiques et priapiques au besoin.

Jean-Paul Gavard-Perret