Capitalisme gore
de Sayak Valencia

critiqué par Colen8, le 28 juillet 2023
( - 83 ans)


La note:  étoiles
L’humanisme face à l’hédonisme hyper-consumériste
Le Mexique d’il y a 20 ans était déjà le théâtre de violences effroyables. Comment celles-ci ont atteint tous les rouages de la société civile est l’objet d’un tel essai qui pointe sévèrement la dilution de ce modèle dans l’économie. Les richesses du premier monde représenté grosso modo par le néolibéralisme hégémonique occidental ont perverti les pauvres du tiers monde et les laissés pour compte des pays développés. Pourquoi pas rejoindre l’économie illégale, celle des réseaux criminels de la drogue, des trafics, de la corruption, de l’intimidation par les armes pour s’enrichir leur est apparu comme un objectif souhaitable ?
Le capitalisme gore est celui qui a volontairement abandonné l’éthique, renoncé à toute forme d’humanisme pour ne plus accepter que la règle du profit à n’importe quel prix. Par ses méthodes diffusées en direct sur les écrans mondiaux en quête de spectacle il pratique les assassinats, décapitations, tortures, enlèvements contre rançons, viols, dissolutions à vif dans l’acide. La contrepartie d’un tel terrorisme exercé auprès des classes bourgeoises incite les jeunes démunis à adopter ces débordements où la richesse est un symbole de virilité. Ils en occultent la mort pour jouir à leur tour des mêmes catégories de biens et services.
A chacune et chacun de s’interroger sur les responsabilités individuelles et collectives dans l’expansion de la violence. Leur autojustification de consommation hédoniste au nom de la liberté a effacé toute notion de morale. Un cercle vicieux s’est mis en place agissant comme la vis sans fin d’une pompe aspirante. L’analyse de Sayak Valencia suggère de laisser agir les transgenres afin de déconstruire un héritage hétéro-patriarcal oppressif. Elle peut aider à comprendre la multiplication des guérillas ici, des violences urbaines là, ayant accompagné ces dernières années les phénomènes d’explosion sociale dans un climat d’inégalités extrêmes.