La Copiste
de Jean-Michel Mestres

critiqué par Darius, le 22 juillet 2023
(Bruxelles - - ans)


La note:  étoiles
À la recherche d’une femme sans nom et sans visage
L’auteur, pour chasser son ennui lors du confinement Covid, fouille la bibliothèque de son oncle, décédé. Il y déniche une série de romans dont les pages n’ont pas été tranchées. Mais aussi un petit carnet dans lequel, avec stupeur, il découvre le texte rédigé à la main, d’une pièce de Paul Claudel .

Et voici notre détective sur les traces de cette main . Il imagine rapidement qu’il s’agit d’une femme au vu de son écriture. Le texte est signé M.S et a été achevé de recopier à Isle en 1942.

Problème : cette pièce « Partage de midi" a été publiée bien plus tard … et il n’en existait en 1942 qu’une centaine d’exemplaires distribués à des "happy fews".
L’auteur se penche alors sur toutes les femmes qui auraient côtoyé Claudel ou ses amis et qui auraient vécu à Isle en 1942, donc pendant la guerre . Serait ce une juive qui s’y cachait et qui y était sous un nom d’emprunt ?

Ce livre m’a beaucoup intéressée car on découvre la face sombre de Claudel
« Sa foi perdue puis retrouvée au pied d’un pilier de Notre Dame , son catholicisme tourmenté, sa carrière de diplomate, l’histoire de sa sœur Camille, sculptrice , devenue folle et abandonnée à l’asile.. l’homme paraît rigide, catholique intransigeant et bien peu chrétien, réactionnaire, hypocrite .
Est-ce le même qui veut consacrer sa vie à la foi derrière les portes d’un monastère et qui à la première occasion transgresse la loi de Dieu , tombe amoureux d’une femme mariée, l’engrosse,… avant d’écrire une pièce de théâtre pour crier son amour et son déchirement , la traite de chienne après qu’elle l’eut quitté puis refuse que son texte soit publié parce que son confesseur le lui a demandé »

MS pourrait-elle être la fille illégitime et non reconnue de Claudel ?

Le roman se lit comme un polar et toutes les recherches entreprises par l’auteur lèvent un voile sur cette période de la deuxième guerre mondiale