Respire...
de Joyce Carol Oates

critiqué par Monocle, le 21 juillet 2023
(tournai - 64 ans)


La note:  étoiles
La souffrance de la veuve.
RESPIRE de Joyce Carol Oates "Philippe Rey 2022 - traduit de l'anglais US 2021" 395,- pages

Michaela accompagne son mari Gérard pour son dernier voyage. Un vilain cancer découvert un peu tard a migré un peu partout.
L'épouse reste à côté du mari où chaque respiration tient du miracle.
L'agonie du mari tiendra jusqu'à la moitié du roman où rien ne sera épargné au lecteur.
Puis Elle entend ce dernier soupir oppressé. Et puis – le silence.
Le veuvage commence.
Maintenant elle mange quand l’occasion se présente, comme le font les animaux sauvages. Sauvage aussi dans son apparence, androgyne et anonyme.
Elle voit Gérard, elle lui parle et pendant ce temps son corps s'oublie. Son âme tente de rejoindre l'âme de l'être aimé.
Il y a dans ce long roman des passages magnifiques, d'impressionnants dialogues avec des gens imaginaires qu'elle assimile toujours à son amour défunt.
Parfois (surtout dans la seconde partie) les retours à la réalité sont déstabilisants mais Joyce Carol Oates est une magicienne.
Michaela comprendra-t-elle que les morts disparaissent et ne réapparaissent plus jamais excepté dans les rêves. Ils nous ont quittés, et nous ne pouvons plus les voir, leur parler, les toucher, respirer pour eux. Quel que soit le désir que nous en ayons ?

Probablement le livre le plus difficile de l'auteur !