Jardin blanc
de Laura Alcoba

critiqué par Alma, le 11 juillet 2023
( - - ans)


La note:  étoiles
Ce qui n'est plus ….
Un jardin blanc au pied d'un immeuble de trois étages à Madrid, dans les années 60.

A l'étage supérieur vit Ava Gardner, en exil, et qui, perdue dans l'ivresse de son cocktail favori Sol y Sombra ressasse ses souvenirs d'Hollywood, ceux du temps de sa gloire de star de la Goldwin Mayer, lorsqu'elle était la sculpturale , la « sublime Ana » .

Elle déverse sa logorrhée pour la silencieuse Carmina, réfugiée chez sa soeur au rez de chaussée de l'immeuble, venue chaque soir lui tenir compagnie . Carmina, dont on ne connaît le triste sort de jeune fille séduite et abandonnée, mise au ban de la société madrilène, que par des extraits de son journal intime

A l'étage intermédiaire, vivent l'ex- président argentin en exil Juan Péron, sa seconde épouse et ses chiens .
Parallèlement à l'évocation de son quotidien d 'exilé qui attend désespérément que le Général Franco accepte de le le recevoir, se fait entendre la voix de celle qui fut sa première épouse : Eva, morte en 1952, et celle du docteur Ara qui a embaumé sa dépouille et qui, fidèlement et respectueusement accompagne « la poupée de son » qu'elle est devenue, dans les tribulations de son cercueil.

Trois destins de femmes  et trois voix bien différentes qui apparaissent, disparaissent, reviennent, se croisent , et confèrent au roman une tonalité envoûtante.
Trois variations autour du thème du corps : corps magnifié, corps conservé, ou corps souillé.....
Trois appartements donnant sur un jardin toujours et exclusivement planté de fleurs blanches.
Le blanc : couleur de ce qui n'est plus …...