Chaleur humaine
de Serge Joncour

critiqué par CHALOT, le 11 novembre 2024
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
un confinement presque salutaire
Chaleur humaine

L’Humanité attendait avec inquiétude le passage au 21ème millénaire, c’est vingt ans après que tout d’un coup un danger mortel est arrivé un bon matin….
Il a traversé la planète.
Un virus inconnu a touché toutes les populations, tous les régimes pour devenir l’ennemi numéro 1, celui qu’on n’attendait pas ou plus.
Ce roman nous conte l’histoire d’une famille hier éclatée et en ces jours sombres, réunie « grâce à ce covid 19 ».
Alexandre exploite avec l’aide de ces parents cette ferme du Lot. Ses trois sœurs sont parties il y a longtemps pour fonder une famille. Leur rupture a été depuis longtemps consommée. Elles lui ont reproché longtemps de s’accrocher à cette terre et de s’y enterrer. Pour faire « bonne mesure », elles ont fait ériger trois éoliennes qui rapportent de l’argent et qui défigurent le paysage.
En ce début 2000, la radio et les médias, en ville et jusque dans les campagnes les plus reculées commentent l’arrivée et l’extension de ce virus venu de Chine et d’ailleurs.
Alexandre et ses parents commentent l’actualité avec parfois de l’ironie : « - Tiens, tu vois, même Christian Jacob l’a attrapé dit la mère. – Comme quoi l’immunité parlementaire, ça ne marche pas contre tout. »
Peu à peu, les plaisanteries laissent la place à l’inquiétude même si chez ces gens -là, tout continue comme avant ou presque.
Que faire en ville ?
Comment vivre confinés dans si peu d’espaces ?
Les trois sœurs vont très vite retrouver le bon air et s’installer dans cette ferme des Bertanges. Elles y emmènent leurs enfants pour celles qui en ont et leur mode de vie.
L’adaptation n’est pas facile dans ce milieu rural que les trois filles ont fui il y a très longtemps mais elles y redécouvrent la vie simple et finissent pas passer de la critique aux choix de leur frère à une adaptation humaine et sociale.
Les liens se resserrent et les règlements de compte finissent par être oubliés d’autant plus qu’il faut faire tourner la ferme, faire face à l’épidémie et se protéger contre une bande de malfrats qui vient de s’installer pas loin.
L’auteur nous fait goûter à la vraie vie, celle qui s’écoule et nous entraîne dans un conflit externe qui renforce les liens familiaux ….
Il se passe des choses dans ces « coins reculés » et parfois des dangers surviennent.
Jean François Chalot