Ce qui est arrivé par la peinture: Textes et entretiens, 1953-2006
de Simon Hantaï

critiqué par JPGP, le 30 mai 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Simon Hantaï sans réponse - ou presque
Simon Han­taï - figure majeure de l’abstraction - sou­vent, il est pris pour un tai­seux resté en repli et silen­cieux par rap­port au monde de l’art et de son marché.

De fait, à par­tir du moment où il expose à Paris en 1948, ces accro­chages sont accom­pa­gnés de prises de posi­tion par­fois polé­miques. Elles per­mettent d’instituer toute une vision du che­mi­ne­ment de l’art Post-War.
Han­taï a fré­quenté bien des peintres, poètes, phi­lo­sophes dont des Sur­réa­listes d’abord amis puis enne­mis, et il est resté fas­ciné autant par les grands peintres clas­siques que par Cézanne, Pol­lock, Matisse et Michaux.

Ses écrits sont pré­cieux pour abor­der la pein­ture de son époque qui est aussi la nôtre. Ce livre ras­semble textes et entre­tiens rares ou inédits de 1953 à 2006 et per­met un réexa­men de nos idées sur l’art par rap­port à celles d’un artiste jamais satis­fait de ce qu’il créait. Il offre aussi une autre lec­ture de son oeuvre et de ses avancées

Celui qui reven­di­qua à par­tir des années 60 le pliage comme méthode pour rompre avec l’ancienne logique pic­tu­rale et recom­men­cer une acti­vité appa­rem­ment plus simple, cher­cha à décou­vrir du nou­veau, plu­tôt que des varia­tions d’un ima­gi­naire qu’il estima éculé : “Je ne veux pas une réponse qui m’assure quelque chose, je ne veux jus­te­ment aucune réponse, je veux l’absolue non-réponse, c’est-à-dire l’infini.” écrit-il. Et ces textes per­mettent de ren­trer dans les han­tises d’un créa­teur libéré de tout gar­rot.