Le gardeur de troupeau
de Alberto Caeiro, Fernando Pessoa

critiqué par JPGP, le 26 mai 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Fernando Pessoa : leçon de poésie
Sous son hétéronyme Alberto Caiero, Fernando Pessoa, prouve que les choses n’existent que par leur nom. Si bien que tout vocable est un piège. La pensée y rôde à l’image des mots qui changent le réel en mensonge.

Caiero tente par une nomination sincère de se défaire de toute dérive mais ses mots ne font qu'approcher le réel. Ecrire revient alors à être au monde sans trahir le langage, ni être trompé par lui.

Pour y parvenir, il faut tenter d'être poreux au monde tout en se méfiant de son "imprimatur". C'esy là tout le jeu à produire entre sensation et intelligence. Le tout sans interférence, mais avec un éloignement de proximité.

C'est là tout le paradoxe qui donne à tout poète une leçon parfaite. Il doit apprendre ce tour de passe-passe par où tout se crée ou dans le cas contraire tout capote. La poésie ne cherche pas être "penser" sans que penser soit complètement son inverse.

Jean-Paul Gavard-Perret