Thanatea
de Sonja Delzongle

critiqué par Killeur.extreme, le 16 novembre 2024
(Genève - 42 ans)


La note:  étoiles
La multinationale de la mort
Résumé
Sur cette île qui ne figure sur aucune carte, les morts sont rois.

Thanatea. Un nom qui sonne comme celui d'une femme ou d'une déesse. Un mot plutôt agréable, exotique, à condition de ne pas en connaître la racine grecque, thanatos, la mort. Le plus long des voyages. L'éternité.
Une autre qu'Esther aurait sûrement pris peur mais, durant ses années passées à la police judiciaire, celle-ci a côtoyé la mort sous ses aspects les plus sombres, les plus violents. Un quotidien qui l'a usée, au point d'être prête à tout quitter pour rejoindre cette entreprise de pompes funèbres située au cœur du lac Léman. Et même si ce nouvel environnement s'annonce quelque peu macabre, au moins elle n'aura plus à voir les stigmates d'un meurtre sur la chair, les organes, les os. Là-bas, la mort sera un concept, du marketing, elle sera travaillée, pensée, enrobée dans du velours ou du satin. Là-bas, Esther espère trouver enfin la paix...

Situation au début du roman:

Esther, Layla et Hélène sont trois amies d’enfance liées malgré leurs différentes origines par un pacte de sang, elles ont toutes les trois fait carrière dans la police et ont toutes les trois des vies privées compliquées. Esther décide de quitter la police suite après s’être fait tirer dessus, si son gilet pare-balle l’a sauvée, cet incident est celui de trop, elle trouve une annonce aussi lucrative qu’étrange: préposée au café dans une multinationale de la mort sur une île mystérieuse située sur le Lac Léman.

Avis: On a un thriller qui commence par l’enterrement d’une des trois protagonistes principales, on ne sait pas laquelle et jusqu’aux dernières pages avant l’épilogue on ne saura pas, déjà ce début pousse à lire pour savoir qui va être enterré.
Ma lecture a été mitigée par ma faute car j’ai voulu connaître trop vite le fin mot de l’histoire et je me suis "autospoilié" certains rebondissements en avance, ça ne m’a pas gâché la lecture car j’ai eu envie de voir comment on arrivait à ces rebondissements, mais ça a vraiment diminué leur impact de les connaitre en avance.
Le talent de l’auteure c’est de jouer avec les codes du thriller, dès qu’on croit qu’on est sur un sentier balisé du genre, elle tourne à 180 degrés, si ça fonctionne la plupart du temps, certains rebondissements m’ont déçu car trop brusques, rien ne laissait le lecteur voir venir, comme c’est le rebondissement final, je ne dirai rien ici, j’ouvrirai un sujet en forum pour en parler les spoliez à fond. Autres points fort les personnages sont tous complexes même une ordure peut avoir un fond d’humanité et à l’inverse même un personnage attachant peut avoir une part d’ombre et au fur et à mesure de la lecture on voit l’évolution des personnages principaux qui, quand le roman débute sont des archétypes du genre, dépassent cette condition plus on avance dans la lecture. Un autre point qui m’a légèrement dérangé c’est cette île fictive au milieu du lac Léman d’un côté c’est une fiction et l’auteure a le droit de créer une île fictive au milieu du Léman, mais d’après sa description je la trouve trop vaste pour être crédible surtout dans un thriller qui est quand même réaliste , surtout qu’on nous dit qu’elle fait partie du paysage depuis aussi longtemps que le Lac, j’y aurais plus cru si ça avait été une île artificielle créée par la compagnie ou plus simple situer cette multinationale funéraire sur la côte, sur un terrain privé.

Pour résumer un bon thriller qui ne réinvente pas le genre mais qui néanmoins joue avec ses codes. L’auteure nous prend par la main et ne nous lâche pas jusqu’à la fin, c’est ce qu’on attend du genre, mais quand c’est bien exécuté, il faut le dire. Le fait que je soit trop impatient de connaître la fin au point de "m’autospoilier" parle en faveur du livre.

4 car le retournement final est mal amené opinion purement personnelle et cette île trop fictive qui tranche avec le réalisme de l’histoire.