critiqué par JPGP, le 23 mai 2023
( - 77 ans)

La note: étoiles

Nicolas Bouyssi : écrire dit-il

Déroutant, sous des dehors comiques, ce livre est cruel pour le monde et pour la littérature grâce à un héro qui se mêle d'entreprendre un projet qu'il s'était promis, sinon à l'origine, du moins vers ses vingt ans : s'écrire.

Et ce même s'il n'a pas grand chose, ne sait pas comment faire, ni pourquoi. Tout en ne sachant pas plus pour qui. Les dés semblent piper mais cela vaut le coup de tenter surtout lorsqu'il rencontre le parfait écrivain inconnu et édité et à qui il peut estimer fort justement succéder.

Et ce ce fait, le roman le prouve. Sans objectif précis l'auteur orchestre ce qui peut l'être au moment où le désordre prospère et la littérature prend le chemin inverse. Mais c'est une manière pour l'auteur - via son clone - comme pour le lecteur d'apprendre bien des choses.

D'où cette histoires sarcastique sans leçon de morale là où se frolent avec humour des leçons de morale déclinistes ou conspirationnistes. Et ce livre de cruauté tourne un jeu de massacre moins contre des personnes que des idéologies plus ou moins frelatées ou convenues de l'époque. Le délire pourrait-être au rendez-vous, mais l'auteur s'arrête habilement et de manière perfide, juste avant.

Jean-Paul Gavard-Perret.