Les filles de l'écume: Histoires de sirènes
de Collectif, Julie Maillard (Edition)

critiqué par Débézed, le 22 mai 2023
(Besançon - 76 ans)


La note:  étoiles
Histoires de sirènes
Dans ce recueil, Julie Maillard a réuni des auteurs de contes ou autres extraits qui écrivent des histoires de sirènes. Evidemment, elle a commencé cet ouvrage avec le très célèbre conte d’Andersen, « La petite sirène » que je n’avais encore jamais lu, si par hasard je l’ai lu dans mon enfance, je ne m’en souviens pas, donc merci à Julie de m’avoir donné l’occasion de lire ce chef-d’œuvre de la littérature enfantine. Tout le monde se souvient de l’histoire de cette petite sirène tombée amoureuse d’un beau prince sans pouvoir lui dire qu’elle était celle qui lui avait sauvé la vie. Une autre a profité de son mutisme pour épouser le prince charmant mais, afin que l’histoire ne soit pas trop triste, Andersen a trouvé une petite compensation pour la petite sirène.

Le deuxième texte est de Renée Vivien qui est beaucoup plus connue sous son nom de plume : Sapho. Elle propose dans ce recueil un extrait « Du vert et du violet » dans lequel elle évoque l’amour saphique de la petite Ioné pour les belles sirènes qui finalement l’emportent au fond des flots.

Paul Arènes, le poète provençal, propose, lui, un extrait de « Les Ogresses » dans lequel un petit mousse raconte comment les membres d’un équipage se sont entretués en voulant chacun séduire deux belles sirènes prises dans leurs filets.

Le quatrième texte est de la plume de Marcelle Tynaire l’une des fondatrices du prix littéraire « Vie heureuse » qui est devenu le « Prix Fémina ». Elle propose un extrait de « Figures de la nuit », l’histoire d’une machination machiavélique fomentée par un nobliau breton ayant, apparemment, rallié la cause de la Révolution. Dans ce récit, le sirène n’est qu’une statue celée au mur d’un château où elle sert de cache à un curé fuyant les sans-culotte accrochés à ses basques.

Le dernier texte est l’œuvre de Guy de Maupassant, un extrait de « la Petite Roque » qui raconte comment une jeune et belle anglaise l’a envoûté un soir d’orage où il était avec la famille de la belle prisonnier des flots à marée haute. Mirage d’un soir, amour éphémère, la fraîche jeune fille l’a séduit sans le vouloir comme une sirène séduit les marins dans les contes.
Cinq textes qui entretiennent le mythe des sirènes qui séduisent les hommes, au prix de leur vie, même les plus intrépides, qu’elles soient fictives, mythologiques, statufiées et même réelles mais assimilées aux belles des abîmes maritimes. Et, combien il est agréable de relire la belle langue française dans les lignes d’auteurs de cette qualité. Merci à Julie Maillard de nous proposer régulièrement de si belles lectures dans la collection Mikros classique des Editions de l’Aube.