Imaginaires postapocalyptiques: Comment penser l'après
de Christos Nikou

critiqué par Colen8, le 15 mai 2023
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Pauvre monde
Un groupe de chercheurs/chercheuses francophones et anglophones(1) a examiné une série d’œuvres produites après une catastrophe. Une prise de conscience plus aiguë s’est fait jour au siècle dernier : les millions de victimes des deux conflits mondiaux, la Shoah, la crainte d’une apocalypse nucléaire après les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki (1945) puis durant la Guerre froide. Plus près de nous le changement climatique, la pollution, les destructions de toutes sortes, le terrorisme, la pandémie Covid ou une autre, le transhumanisme, les technologies numériques ont exacerbé le sentiment d’un recul des valeurs humanistes. Nombreux sont ceux qui mettent en garde contre une possible extinction du genre humain.
Inspirant le thème de la survie depuis l’Apocalypse de l’apôtre Jean, peut-être même bien depuis le Déluge, surtout à partir de la révolution industrielle, les modes de l’expression littéraire et culturelle de « l’après » sont ainsi commentés selon une approche comparative. Voici quelques-unes des œuvres citées parmi des dizaines d’autres :
- En littérature avec des contes, paraboles, romans d’anticipation et de science-fiction, parfois repris en audiovisuel, complétés par la critique des récits d’apocalypse « Fabuler la fin du monde » de J.P. Engélibert : « The Last Man » de Mary Shelley, « Malevil » de Robert Merle, « La Route » de McCarthy, « Le Transperceneige » de Lob-Legrand-Rochette, « Moi qui n’ai pas connu les hommes » de Jacqueline Harpman, « Straw Dogs » de John Gray, « Les Fils de l’Homme » de P.D. James, « Mara and Dann » de Doris Lessing, « The Handmaid’s Tale » de Margaret Atwood,
- En BD sur papier ou en ligne, mais aussi avec les comics américains, les mangas japonais : « La Trilogie Nikopol » d’Enki Bilal, « Tintin au Tibet » d’Hergé, « Le monde d’Arkadi » de Caza,
- En poésie par exemple : « The Lice » recueil de W.S. Merwin, « The Angel of History » de Carolyn Forché
- En cinéma, documentaire, série TV : « Je suis une légende » film de Francis Lawrence tiré du roman éponyme, « The Walking Dead » de Darabont et Kirkman, la longue série TV animée « Il était une fois… ».
Aucune restauration n’est possible dans ce monde d’après où la violence et les exactions se déchaînent sans limites. Il en reste les ruines de la dévastation comme seuls vestiges, le vide, le froid, l’obscurité, un silence assourdissant, des êtres désemparés, des zombies, l’effacement de la notion du temps voire des saisons. Le pessimisme est la règle.
(1) Plusieurs contributions sont en anglais, seulement précédées d’un résumé en français.