Overlord - tome 5 Le conspirateur
de Kugane Maruyama, So-bin (Dessin)

critiqué par Froidmont, le 8 mai 2023
(Laon - 32 ans)


La note:  étoiles
Bâtir un royaume
Mon cher journal, tout est au mieux. La mort leur est venue des cieux : la guerre aussitôt commencée s’est tout aussi vite achevée. Elle fut la démonstration de toute ma domination. Je ne déplore qu’un dommage, c’est qu’au milieu de ces ravages que causèrent mes doux chevreaux, il m’ait fallu couper trop tôt le filin de vie de cet homme que je voulais à son summum.
J’ai donc pu fonder mon royaume que je tiens au creux de ma paume. Je me garderai bien d’en faire l’exemple même des enfers ; non, j’en ferai un paradis, bien plus encore, une utopie, et des aventuriers en bandes feront partout ma propagande qui mènera, bavant d’envie, à mes pieds les peuples soumis !
Afin de recruter ces langues qui arroseront de harangues les autres peuples à la ronde, et pour qu’ils explorent ce monde et m’en délivrent les secrets, je suis allé chez mon allié, Baharuth, sans m’y annoncer.
Chez le maître du Colisée, j’ai vu une arme surprenante. Une fois comblées mes attentes, j’irai voir ces nains dans le nord qui forgèrent de leurs mains d’or une arme à ce point étonnante.
Nouvelle plus déconcertante, le hasard m’a fait rencontrer l’empereur dans le Colisée ; il m’a proposé que ses terres nous soient un État tributaire. D’où sort donc cette décision ? Mon allié me fait reddition ?

J’ai adoré ces lights novels qui montrent comme un acte seul peut être vu de deux façons : un fait, deux interprétations.
C’est par la narration interne que Maruyama rend moins terne un genre bien trop codifié. Il développe les pensées, laisse parfois l’action en plan, révèle ainsi de nouveaux pans qui enrichissent son récit, le monde auquel il donne vie. Autant romancier que démiurge, grand créateur que dramaturge, il crée l’illusion du hasard, de la vie dans tout son bazar mais qu’il orchestre savamment au point de rendre fort plaisants les jours d’un totalitariste sans un réel antagoniste ; si ce n’est un tapi dans l’ombre depuis bien des pages sans nombre, sans corps et sans identité, hypothétique et supposé.