La Faille
de Franck Thilliez

critiqué par Bookivore, le 9 mai 2023
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
Après la mort...
Aaah, un nouveau roman pour le cycle "Sharko/Hennebelle" de Franck Thilliez ! Le huitième en tout, depuis "Le Syndrome E".
On peut le dire, le précédent opus du cycle, "Luca", tout en étant assez bien, était quand même inférieur aux précédents, une petite chute de niveau. A ma première lecture, j'avais même été franchement déçu, je trouvais que l'intrigue (en fait, une double intrigue) se traînait, n'était pas super intéressante, et que le final, pour original qu'il était, manquait un petit peu de souffle. La seconde lecture fut cependant bien plus appréciée. "Luca" n'est pas un grand cru, mais pas une piquette non plus, un roman honorable. Mais j'avais hâte que Thilliez revienne à son duo de flics de choc, et que ce retour soit le plus réussi possible.
"La Faille", qui vient de sortir, est ce retour. 500 pages à se prendre dans les gencives comme un grand. Avec un début tonitruant : un des membres de l'équipe de Sharko, je ne dirai pas qui, est blessé au cours d'une opération de police qui vire au fiasco et au drame. Et rapidement, le diagnostic est sans appel : coma irréversible. L'équipe est sous le choc, surtout qu'il y à un détail que je ne précise pas (lisez, pour en savoir plus) qui va accentuer leur douleur et sera important dans l'intrigue.
Sharko, parallèlement, continue, en off (il est suspendu administrativement le temps de l'enquête interne), son enquête afin d'en savoir plus sur les motivations du type (un tueur nécrophile) qu'ils étaient venus alpaguer et qui est mort durant l'opération.
Sur le corps d'une victime, un morceau d'ADN d'une autre personne : une donneuse de matière osseuse, identifiée. Cette personne, Sharko va graviter autour, essayant de la retrouver, et va, pendant son enquête, en remontant la source, découvrir de véritables horreurs...
"La Faille" aborde un sujet terrible : la mort. Par bien des aspects, ce roman m'a fait penser au "Serment des Limbes" de Grangé et à un autre roman de Thilliez, "Atomka" (ainsi qu'au "In Tenebris" de Chattam et à "Angor", de Thilliez, qui reprenait le thème de la Cour des Miracles du roman chattamien), et rien que pour ça, je ne donne pas la note maximale, car l'intrigue n'est pas totalement originale (c'est surtout du côté de Grangé que ça ressemble beaucoup). Mais quel bouquin, mis à part ça ! Aussi sombre qu'un tunnel sans éclairage en pleine nuit sans lune, abordant un sujet douloureux, proposant en filigrane un fil narratif (le collègue dans le coma) douloureux et terrible, ce nouveau cru ne ménage ni les personnages, ni les lecteurs. Thilliez a parfaitement rattrapé la petite baisse de niveau de "Luca", et on peut même dire de cette "Faille" qu'il s'agit d'un des meilleurs du cycle.