Le graal du diable
de Éric Giacometti, Jacques Ravenne

critiqué par Bookivore, le 5 mai 2023
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
Sang impur
Après un "669" franchement excellentissime (meilleur que le plutôt convaincant tome 4 "Résurrection"), la saga de Giacometti et Ravenne "Soleil Noir", qui mélange adroitement occulte, Seconde Guerre Mondiale et thriller, personnages réels et fictifs, vient de se prolonger à nouveau, avec un sixième tome, sorti il y a quelques jours : "Le Graal du Diable".
480 pages sous une couverture bleu-nuit de toute beauté, cohérente avec celles des précédents opus (surtout des tomes 4 et 5 ; les couvertures des trois premiers opus étaient un chouïa différentes, mais similaires entre elles, aussi), le duo d'auteurs bien connu nous offre ici un savant et détonnant mélange entre thriller ésotérique se passant en août 1944 et une plongée dans la Roumanie et la Tchéquie du XVème siècle (1448 précisément) et la découverte interne d'un fameux personnage, Vlad Tepes, alias Dracul, celui qui inspirera Bram Stoker pour "Dracula". Pas encore le seigneur terrifiant et cruel qu'il deviendra, Vlad est ici le héros de la partie historique du roman, et sa rencontre avec une impératrice cruelle, Barbara de Cili (personnage lui aussi authentique) va l'aider à forger sa future légende noire...
Quant à l'action de 1944, elle met aux prises les nazis, en Roumanie, avec des résistants d'un genre particulier, menés par une certaine Nada la Noire (personnage réel mais méconnu), qui se prend pour une vampire et saigne littéralement ses proies. Tristan Marcas, bien décidé, de son côté, à retrouver Laure (prisonnière dans un lebensborn), sera bien obligé de participer à cette traque étrange, baignant dans l'occulte, et tournant autour d'un mystérieux Graal démoniaque...

Un tome 6 d'une grande réussite, peut-être même le meilleur de la saga "Soleil Noir" à ce jour. Encore une fois totalement maîtrisé.
Nazisme et vampirisme ne font pas bon ménage 7 étoiles

Sixième tome de la saga du Soleil Noir et la fin de la guerre qui s'approche inéluctablement. Nous sommes en 1944 et il est acquis (depuis 1940-1941) que les Allemands vont perdre cette guerre. La Wehrmacht est en déroute. Hitler est invisible. Le front craque à l'Est. L'Armée rouge arrive.

Marcas et Laure, eux, sont embarqués une nouvelle fois dans une chasse au trésor en Serbie. Historiquement, c'est toujours aussi passionnant. Il y a de l'action, du suspense, une pointe de surnaturel (toujours Himmler et sa fascination pour l'ésotérisme alors que tout s’effondre autour de lui), et les réflexions ironiques de Laure sur les agissements des SS. C'est ce qui me plait depuis le début dans cette série : des jeunes gens ordinaires contraints de jouer les équilibristes entre chaque camp afin de survivre dans un conflit mondial écrasant.

Je suis moins fan de ces allers-retours entre le présent et le passé et l'histoire de Vlad Dracul et de l'impératrice Barbara von Cilli et leurs histoires de vampire. J'estime qu'il y a assez à dire en 1944 rien qu'avec le débarquement allié, la progression de l'Armée rouge, la Bataille des Ardennes pour ne pas s'encombrer avec la guerre en Roumanie au au XVème siècle.

Incertitudes - - 40 ans - 19 juin 2024