Sur la toile de fond des resucées des histoires de la mythologie gréco-romaine qui pullulent à l’heure actuelle, « Pénélope reine d’Ithaque » se démarque : point de romance cucul mâtinée de pouvoirs surnaturels ou de combats homériques. Ce sont les femmes qui sont mises en valeur et ça aussi, c’est une bouffée d’oxygène. D’autant que le récit de la ruse de Pénélope, fait par la déesse Héra – rien que ça ! –, ne manque pas d’humour.
La narratrice ne perd pas une occasion de pointer les divergences entre la réalité triviale, où les femmes savent se montrer héroïques et discrètes dans leur héroïsme, et le récit officiel, y compris celui des poètes dont Homère, qui exalte avant tout le courage viril.
Très original aussi, la façon de faire interagir les humains et les dieux dans le roman. Les premiers ne voient jamais les seconds qui n’ont qu’un pouvoir et des interventions subreptices sur la réalité, plus souvent liés à leurs mesquineries ou à leurs querelles internes qu’à la hauteur de vue qu’on pourrait être tentés leur prêter.
Reginalda - lyon - 58 ans - 12 mai 2024 |