Photographing INA
de Andrew Szegedy-Maszak, Philip Trager (Photographies)

critiqué par JPGP, le 10 avril 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Philip Trager et l'intime
Philip Trager a photographié sa femme à deux périodes seulement de leur vie commune. La première série (début des années 80 en noir et blanc) puis entre 2006 et 2011 en couleurs après 50 ans de mariage. Ces images sont le mixage de l’intimité et de sa théâtralisation voulue comme telle en tant que chant d’amour à l’épouse.

Les photographies ont été réalisées lors de sessions intensives plus qu’en tant que journal intime au fil du temps. Elles incarnent autant amour qui perdure et la passion des deux protagonistes pour l’art. Grand spécialiste du noir et blanc l’artiste est entré dans la couleur par cette série. Il y est aussi à l’aise et trouve dans le jeu des tonalités plus disparates une manière de valoriser les jeux d’ombres et de lumière. Cette approche construit une psyché particulière et une lutte contre le temps.

D’une série à l’autre, d'un temps à l'autre le corps ne change pas, il semble même rajeunir et l'approche de la couleur n'y est pas pour rien. C'est un peu d'eau vive. Elle demeure garante de ce qui ne peut se dire autrement. Même avec le temps ou en dépit de lui ; le visage garde les traces de sa germination. Elle ne disparaît pas. Il est palpable. Comme l'amour du photographe pour son "modèle" à travers lequel il donne une image de lui-même.

Jean-Paul Gavard-Perret