Correspondance: (1950-1983)
de Brassaï, Roger Grenier

critiqué par JPGP, le 2 avril 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Brassaï et Grenier : Paris tremplin de l'amitié
Grenier a beaucoup écrit sur la photographie. « Dans le secret d’une photo », « Instantanés » restent des livres majeurs sur cet art. Il le pratiqua très jeune et plus tard il devint un des plus proches amis de Brassaï.

Cette amitié fut indéfectible comme le prouve la correspondance que Gallimard publie. Elle est précédée de « Brassaï est les lumières de le ville », un des plus bel essai écrit sur le photographe. Certes il ne révélait pas ses secrets mais Grenier les soupçonnent tout en mettant les points sur les i sur des racontars colportés sur le photographe (les prétendus demandent de poses incongrues qu’il aurait adressé à Henry Miller par exemple).

L’auteur explique la genèse de ses photos nocturnes, sa capacité à trouver des solutions originales  et « parfois saugrenues » pour capter prostitués, clochards ou autres sujets. Il prouve en élargissant son approche que « l’art qui ment le moins » devint le tremplin pour l’imaginaire pour Brassaï.

Dans cette correspondance Grenier demeure tel qu’il est : peu disert. Il ne fanfaronne jamais. Pas plus dans sa vie, ses livres que dans cette correspondance. Et l’auteur de préciser : « On m’a reproché il y a quelque temps de ne jamais y mettre les pieds mais c’est pourtant, pour moi, un des principes de la pataphysique, qui est de ne rien faire. J’y suis fidèle »… Comme il fut fidèle à Brassaï. L’artiste et sa femme purent compter sur lui. Ses actes et cette correspondance le prouve.

Jean-Paul Gavard-Perret