Les gamines de Paris - Amélie
de Anne-Marie Desplat-Duc, Sophie Noël, Margaux Motin (Dessin)

critiqué par Saigneur de Guerre, le 30 mars 2023
( - 66 ans)

La note: étoiles

Une belle balade dans le Paris de 1860

Paris. 1860.

Dans la famille Nodès, il y a cinq filles. La maman, Yvonne, couturière réputée, ne manque pas de travail au point que ses filles, Amélie et Marthe, doivent lui prêter leur concours.
Le père, Léon, travaille dans un atelier de bourrellerie. Il se fait du souci : le quartier où se trouve l’atelier est menacé de destruction par le baron Haussmann qui veut transformer Paris pour en faire une ville moderne. Problème : si le patron de Léon ne trouve pas un autre lieu, il va devoir fermer boutique et le père des cinq filles va se trouver sans emploi… Et sans revenus…
Le même jour, le propriétaire de l’immeuble où vit la famille leur annonce, par lettre, que l’immeuble où ils habitent va être démoli ! Journée bien sombre pour la famille Nodès ! Les jours suivants, la mère s’absente pour tenter de trouver un nouveau logement… Peine perdue ! Tout est trop cher, ou c’est déjà loué, ou situé trop loin !
Amélie n’étant pas particulièrement douée à l’école, elle se voit contrainte d’arrêter les cours et de se consacrer pleinement à la couture pour aider sa mère. Un jour, effectuant une livraison, elle découvre une boutique qui cherche une apprentie-modiste…

Critique :

Ce récit est une excellente occasion de découvrir le Paris du XIXe siècle avant, et au début, des grands travaux haussmanniens (qui ont déjà débuté en 1854 avec le « tout-à-l’égout »). Un Paris, où l’on va chercher l’eau à la fontaine, un Paris qui vient de découvrir l’omnibus et tant d’autres progrès, tels que « eau et gaz à tous les étages ». Un Paris où l’empereur Napoléon III veut chasser les pauvres en périphérie pour que le cœur de la ville abrite les plus nantis au sein d’une capitale moderne avec des bâtiments tout neufs qui sortent de terre comme des champignons à la bonne saison. C’est aussi une opportunité de découvrir l’apparition des grands magasins avec le plaisir qu’ils apportent aux clients… mais aussi les ravages qu’ils causent pour les petits commerçants.
Mais est-ce là le principal intérêt de ce roman jeunesse ? Bien sûr que non ! Ce livre est une ode à l’amitié, d’abord entre sœurs, puis quand Amélie devient apprentie-modiste et plus tard encore vendeuse. C’est aussi un encouragement à la prise de risques quand on sent qu’on a une excellente idée.
Livre très agréable à lire, même pour un vieux schnock comme moi. Je suis curieux de voir les réactions des élèves de 10-12 ans que j’accompagne quelques heures par semaine à l’école.

Un grand merci à Bayard jeunesse et à Babelio pour cette primeur.