Merci
de Daniel Pennac

critiqué par Tomtom, le 4 novembre 2004
( - 45 ans)


La note:  étoiles
Malhonnêteté éditoriale
Daniel Pennac a ses fans et ses détracteurs, comme tous les auteurs qui vendent beaucoup et souvent (ce qui, en terme de fréquence signifie pour lui comme pour la plupart des autres auteurs de best-seller, une publication par an). La livraison 2004 vient de paraître et, le moins que l'on puisse dire est qu'il y a erreur sur la marchandise. Merci n'est pas un roman, c'est un monologue de théâtre. Et si Pennac est un bon auteur de fiction, c'est, on le regrette, un déplorable dramaturge.
Le mobile de ce texte est simple : un auteur littéraire est récompensé pour l'ensemble de son oeuvre. Il se retrouve donc seul en scène pour le traditionnel discours de remerciement. Plutôt que de survoler l'ensemble des personnes qui ont contribué à faire de lui et de son oeuvre ce qu'ils sont, il se met à digresser pendant une heure et demie, histoire de toucher son chèque. Ce qu'on comprend surtout, c'est qu'avec une idée bien maigre, Pennac tient 120 pages pour honorer le contrat qu'il a signé avec Gallimard et qui le contraint à publier avec régularité, même si aucun texte ne mérite de sortir.
"Merci" tient sur une seule idée (qui n'est même pas bonne) et rappelle sans cesse aux lecteurs ce qu'est une mauvaise dissertation: une variation autour d'un thème pas intéressant, trop longue et laborieuse pour plaire à qui que ce soit.
Ce texte est sans doute dans le droit fil d'une tradition de mauvais théâtre français, un théâtre d'idées qui n'en a pas beaucoup, un théâtre qui s'appuie sur une rhétorique vieillie (de belles phrases pour faire résonner des formules creuses), un théâtre sans intérêt car il ne s'y trame rien.
Le drame, à mes yeux, c'est que ce bouquin va se vendre sur le nom de l'auteur et son aura sympathique. Enlevez ce nom, vous ne trouverez pas 500 lecteurs pour le texte (dont 450 seront déçus et/ou indifférents). A cause de la réputation de Pennac, nous serons plusieurs centaines de milliers à nous faire escroquer de plus de 14 euros par Gallimard et Pennac. Pour un texte qui ne mérite ni d'être monté sur scène ni d'être publié.
Triste image de l'édition en ce début de XXIe siècle!
Monologue de théâtre ? 2 étoiles

Quelques jours déjà que j’ai … écouté (sur mp3), plutôt que lu, ce … cet … écrit de Daniel Pennac, qui s’apparenterait plutôt à un monologue de théâtre, quelques jours déjà donc et … il ne m’en reste pas grand-chose. Un peu d’ennui pendant l’écoute à me dire « bon, c’est bientôt fini ? », et puis … pfuit !
Rien de bien rare. Soyons clair ; si vous cherchez de « La Fée Carabine » dans ce « Merci », vous ne la trouverez pas. Rien à voir !
L’argument : un auteur de romans, ou de théâtre ( ?) est invité à venir recevoir son Prix et, ce faisant, déclamer son discours, qui doit faire si j’ai bon souvenir entre 60 et 90 minutes. C’est ce à quoi nous avons droit ; un discours dans le discours, qui nous explique qu’il va nous faire tenir 60 à 90 minutes avec son discours de remerciement. C’est creux et … pas du tout « Carabine ». Qu’est-ce qu’il est allé faire dans cette galère l’ami Pennac ?
A vrai dire, je ne vois pas comment en parler plus longtemps … sinon citer cette interview dans laquelle Daniel Pennac répond à la question : «Comment est né Merci ? »

« De mon dernier roman, Le Dictateur et le hamac. En rédigeant la page des remerciements, j'ai décidé de m'attarder sur le remerciement comme genre contemporain — ses conventions, sa rhétorique, ses mises en scène, ses ambiguïtés —, de jouer un peu avec cette notion. Nous vivons une époque de congratulations universelles : remises de médailles, de décorations, de trophées, de prix littéraires, etc. Tout le monde félicite tout le monde, tout le monde remercie tout le monde, sous l'œil de toutes les caméras du monde. »

Bon, ça ne durait qu’un peu plus de 60 minutes …

Tistou - - 68 ans - 2 mai 2014


Faible 3 étoiles

J’ai emprunté ce livre à la bibliothèque, alors je ne vais pas crier scandale pour le rapport qualité/prix. J’ai lu ce livre dans un stationnement en attendant ma mère dans la voiture, alors oui, lire ce livre était mieux que de m’emmerder à ne rien faire. C’était même drôle par moment. J’aime son genre d’écriture, mais j’ai trouvé le récit facile et creux. Je ne comprends pas sa façon de penser vers la fin. Ce n’est pas un de ses meilleurs.

Nance - - - ans - 12 juillet 2008


Honorés de tout acabit... 9 étoiles

...tenez-vous le pour dit.

Première lecture d'un livre de Pennac... un tout petit livre, presque un opuscule… mais un formidable concentré de dérision et d’humour grinçant.

Si comme moi, lors des « Oscars », des « Félix » et autres « Césars », la platitude et la redondance des remerciements des artistes honorés vous ennuient, pour ne pas dire pire, vous trouverez dans cet édicule littéraire une heureuse vengeance.

C’est brillant, c’est drôle, c’est acide et parfois touchant…

Alphabétix - - - ans - 18 octobre 2006


premier Pennac, pas mal ! 6 étoiles

Ce n'est pas du tout un roman hautement philosophique qui suscite maint questionnements , ni un thriller où le suspense nous tient en haleine à chaque page , ni même un simple récit dramatique permettant à l'auteur de faire montre de toute sa verve... c'est simplement un livre agréable à lire ( une lecture très rapide !) qui détend .
je suis assez d'accord avec Palorel et Cyprien : " c'est un tour de force" , "il a fait tout ça avec si peu "! c'est forcément un artiste ! il y a bien d'autres livres qui m'ont paru creux et dont la lecture était une perte de temps , mais en finissant celui-là je n'étais pas déçue : il faut prendre parfois le temps de s'arrêter et de réfléchir sur des petites choses , qui peuvent paraitre élémentaires ou futiles, mais qui ont leur importance .

Lecktése - - 51 ans - 18 juin 2006


Surprenant, mais à bien y réfléchir, sympathique 8 étoiles

Tiens, me dis-je un jour dans une librairie, un nouveau Pennac, feuilletons-le. Après observation de quelques passages je le repose, dérouté, … pour finalement l'acheter quelques semaines plus tard.
Ce livre est effectivement déroutant. Pennac disserte près de cent trente pages sur le remerciement. On arrive à la fin du livre et on se dit "Tout ça pour ça ?!". On s'est bien amusé de quelques anecdotes, remarques et autres pirouettes de langage, mais on reste un peu sur sa faim. Soit. Mais on y réfléchit, et encore, et encore. Et c'est là que l'on se dit qu'en fait l'idée est géniale, qu'on se dit plutôt "Tout ça avec si peu !" Ce n'est qu'après un temps de repos que ce livre s'apprécie le mieux, comme un grand vin. Si vous aimez la littérature claire et enthousiasmante au premier regard passez votre chemin, ici repose un trésor à vous par trop inaccessible. Mais si vous aimez réfléchir sur les idées d'un livre tout simple, prenez deux ou trois heures pour le lire, ce n'est pas plus long et vous en ressortirez un peu plus riche.

Cyprien - Lausanne - 36 ans - 24 janvier 2006


25 % - 75 % 4 étoiles

Je ne peux pas renier d'être une inconditionnelle de Pennac. Mais, si ce que j'ai lu de lui m'avait jusque là à chaque fois totalement extasiée, je suis restée sans voix après l'avoir fini.
D'un côté, c'est Pennac, c'est drôle, c'est un peu sarcastique, c'est philosophique (dans le seul sens où lui réfléchit).
Mais d'habitude, c'est mieux. C'est plus surprenant, c'est plus drôle, c'est... mieux. Le dictateur et le hamac m'avait obligé à m'habituer à Pennac sans Malaussène, mais là, j'en viens à me demander si c'est réellement lui qui a écris ça.

Kakabar - - 34 ans - 15 août 2005


Comment dire merci 4 étoiles

Au bout de quelques pages, ma première impression a été de me demander si Pennac allait tenir 126 pages autour du mot merci. Déjà la peur de m'ennuyer et puis en même temps la curiosité. Oui, il le fait, sous forme d'un monologue théâtral dans lequel un artiste vieillissant récompensé pour l'ensemble de son oeuvre déverse toute son aigreur vis-à-vis de la profession en dissertant avec ironie, désillusion et lourdeur sur le mot merci.
Texte intéressant pour le mécanisme qu'il met en place, à savoir décortiquer un moment (celui des remerciements obligés quand on est plébiscité) pour en créer des dizaines d'autres et les rapprocher de la vie quotidienne, celle à laquelle on s'identifie tous. Plus d'une fois, je me suis dit "c'est tellement vrai ce qu'il dit!". Cependant, je ne cache pas qu'au bout d'un moment, je me suis essoufflée. Moments de vérité, oui, mais pas vraiment d'originalité. Le type sur scène finit par lasser, on a envie (comme le public dans la salle) de le renvoyer chez lui ou de lui demander qu'il se taise. Sur ce point, j'ai trouvé la fin assez ratée. Le rideau tombe sur rien, ça me semble bâclé.
J'ignore si Pennac devait remplir ici un devoir éditorial comme certains l'affirment; je n'ai en tout cas pas retrouvé la verve qu'il peut déployer dans d'autres textes de son répertoire et encore moins l'humour grinçant dont il peut se faire le maître.

Sahkti - Genève - 50 ans - 31 juillet 2005


arrière goût amer... 1 étoiles

comment un si petit livre peut-il paraitre interminable??? désolée pour les inconditionnels, dont je faisais partie, mais là, on se moque de nous!!! Cette production aurait évidemment bénéficié de plus d'indulgence si elle n'avait pas été vendue 14 euros!!!!!!!

Tina - - 47 ans - 28 avril 2005


Surprenant mais savoureux 7 étoiles

"Merci" est un exercice de style déroutant mais plein de charme.

Pennac s’amuse avec le cadre convenu et rigide du discours de remerciement, en détourne les règles, en repousse les limites.

L'ambiguïté du terme "merci" fait naviguer le personnage entre l’humour et la mélancolie. Il nous expose petit à petit ses doutes et ses rancœurs, s’interroge sur son métier, sur ces gens qui le jugent. D'une digression à l'autre, il aborde aussi des thèmes plus intimes, comme l’amour ou l’amitié.

"Merci" est un texte doux-amer à savourer, une friandise pour les fans de Pennac, en attendant son prochain roman.

Sorennes - Rennes - 49 ans - 8 mars 2005


Première lecture de Pennac 7 étoiles

Et j'ai bien aimé.

Oui c'est vite lu, oui ça coûte cher pour le contenu...
Ce livre est tout de même un "one man show" plutôt divertissant et on a l'impression d'entendre et de voir "jouer" l'auteur.

Azraël - - 45 ans - 9 janvier 2005


Un vrai tour de force 8 étoiles

Pennac nous donne ici une nouvelle preuve de son talent en nous tenant en haleine (comme celui qui se trouve sur scène tient en haleine son public) pendant un peu plus d'une heure avec trois fois rien.Comme souvent chez lui, sous une apparente légèreté, se cache une réflexion bien plus profonde.

Palorel - - 44 ans - 9 janvier 2005


Moi j'ai trouvé cela très drôle 7 étoiles

Lu en une heure à la Fnac la semaine dernière. J'ai trouvé cela assez drôle, et même (si, si) assez profond, mais avec, tout de même, le ton très drôle et acéré de Pennac. Un homme sur scène, les badauds-spectateurs dans le public. Lui doit, pour toucher sa somme d'argent, parler au moins 1 heure. Il se demande ce qu'il va dire. Et, finalement, il va faire un long discours sur les remises de prix, etc.... Savoureux.

Pas le livre de l'année, mais très agréable

Le petit K.V.Q. - Paris - 31 ans - 17 novembre 2004


Malhonnêteté ou frustration ? 1 étoiles

Il est possible qu'il s'agisse uniquement d'une malhonnêteté éditoriale, mais à y regarder de plus près il semble que ce livre exprime un désir de reconnaissance non assouvi qui de fait se transforme en critique. Il y dénonce les remises de prix, et surtout l'acte politique qu'elles représentent.

il ne s'agit pas de théâtre, la scène est uniquement posée en tant que cadre, on n'écrit pas sans pupitre.

Ce livre nous nous fait appréhender cet écrivain sous un autre angle, tant il est différent de ce qu'il a écrit jusqu’ici.

Demandez-vous pourquoi ce livre a été édité en 40 exemplaires de collection ?

Safo - - 41 ans - 17 novembre 2004