Habiter bouche bée
de Yann Miralles

critiqué par JPGP, le 23 mars 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Yann Miralles : habiter le temps
Ces cinq variations deviennent des mises à jour (comme en informatique) et des ouvertures sur divers lieux. Une salle de classe ouverte sur la cour de récréation avec les voix du dehors, les cris, les hautes branches des arbres. Ce qui entraîne une, série de dérives à partir d'un point fixe par où se crée une dynamique des fluides mentaux.

Comme en informatique, l'être, à travers une image numérique, devient une interface "incrustée d’images de paroles". Il est donc le support sensible aux variations du monde et les sensations qu'il induit.

Existe ainsi une épopée de la vie tel qu'elle est en ses possibles pour peu que l'on soit sensible à ce qui se passe. Miralles l'est. Il capte le présent par "association, surimpression, palimpseste".

Si bien que le réel ne fait plus barrage : il devient ouverture à la dimension collective du monde. Y avancer bouche bée est le meilleur moyen non de le mordre mais d'en savourer même ce « qu’on ne voit pas et qui donne des yeux ».