Moby Dark
de Jacques Cauda

critiqué par JPGP, le 21 mars 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Jacques Cauda et les sacripants de la pire espèce
Dans cette nouvelle version des plus remaniées (à tous les sens du terme) de Moby Dick, il n'est plus question de baleines mais (et entre autres) de leurs clones : à savoir les sumos. Mais pas que. Il y a aussi la gaule de Charlie. Celle d'un grimpeur du col de tous les utérus. Et Cauda multiplie les scènes et les figures (pas seulement de style) ou plutôt les silhouettes féminines là où tout est Christ (empalé) et chuchotements des Marie-Madeleine et autres saintes "sexo". Chacun y cherche leur chatte mais aussi son chat au risque de se perdre.

Quant aux sumos aux brioches collantes ils sont là pour des combats à mort dont l'amour est le prétexte. Ils ignorent la tendresse et tapent sur tout ce qui résiste. Aux femmes de bien se tenir - c'est à dire le plus mal possible selon la morale admise. Si bien que dans cette suite de textes existe l'ensemble de ce qu'on peut espérer - voire pire. Tout est larvaire, gluant de mictions douteuses. Que ceux qui ont le surmoi religieux trop fragiles tournent de l'oeil n'y change rien. Le texte devient un "page turner" dont les feuilles défilent tant le lecteur est à la recherche de tous les impairs à commettre en diverses ratières.

Les flibustiers des bustiers recréent à leur main et leur organe la quête éperdue que Melville initia. Il lui faut autant de courage et de supplément d'âme qu'en fit preuve l'ami provisoire du capitaine Achab. Si bien qu'en une sorte de polar ou de faux roman de gare, les seins lézardent tout près de Saint Lazare et ailleurs : là où Cauda propose ses "uri-noirs" pour nous rouler dans sa farine. Mais nous le savions déjà : l'auteur est d'une bonne pâte qui nous épate.

Jean-Paul Gavard-Perret