Toutes affaires cessantes
de Henri Droguet

critiqué par JPGP, le 21 mars 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Henri Droguet et les bords
L’océan que chérit Droguet est autant atlantique que celui de l'amour au besoin "réinventé" et cosmique. Les poèmes lui font signe en un partage et une grâce chimérique. Si bien que si tout n'est pas forcément vrai, le présent du poème est bel et bien réel même lorsqu'il évoque le passé et le fait s'égoutter.

L'amour - comme l'océan - habite l'homme même lorsque devient "partant" - car l'âge avance. Il sert de pierre angulaire à l'observation des lieux foisonnants et à la méditation sur le temps qui passe, ses vicissitudes et ce qui retient encore. Le mouvement marin est là pour souligner des flux et reflux de l'existence avec une insistance constante contre vents et marée. Tout ici est autant intuitif que réfléchi dans une telle chronique vagabonde.

Le poète va entre vents et marées mais aussi au milieu de " l’herbe partout folle / bardane ortie arroche pissenlits /des érables des trembles / des coudriers des hêtres des espèces / étrangement mauves" d'où renaissent ou presque les verts paradis des amours enfantines. Droguet poursuit de la sorte ses exercice d'émerveillement dans un mélange de simplicité et de sophistication - non sans ironie, paradoxes, "parataxes et enthymèmes". Si bien qu'un tel recueil s'élève contre tous les renoncements.

Jean-Paul Gavard-Perret