Entre le paradis et l'enfer. La catabase.
de Jack Jakoli

critiqué par Septularisen, le 15 mars 2023
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
LA CATABASE OU LA... CATASTROPHE ?
Une femme se réveille, nue et enchaînée à une table métallique. Près d'elle, un homme portant un masque de porc installe une caméra. Il se retourne vers l'objectif et prononce quelques mots avant de saisir un marteau : «J'ai bien reçu vos paiements. Nous allons pouvoir commencer conformément à vos directives».

Ghlin Belgique, juillet 2006. Un promeneur trouve un corps sauvagement mutilé dans le canal Nimy-Blaton. La victime est très vite identifiée, il s’agit d’une jeune femme prénommée Karen Wagner. Elle a été assassinée après avoir été sauvagement torturée et mutilée.

Contraint de rejoindre la section criminelle d'un petit village qu'il pensait tranquille, Matt Leymans entame ainsi sa première enquête. Rien n'aurait pu le préparer à ce qu'il va découvrir…

Si le premier chapitre de ce livre (sans doute le plus «dur» du livre…) sort un peu de l’ordinaire, l’histoire part très vite complètement «en sucette» (et je ne vous parle pas encore de la fin du livre). Déjà on constate une chose : on n'arrive pas à y croire une seule seconde et ce depuis le début! Il y a des erreurs dans l’histoire, des contradictions internes, des inepties, des imprécisions, des clichés, on oublie même de nous expliquer les relations entre les personnages, on voit les «rebondissements» arriver de très loin! Il y a même des personnages dont on ne comprends pas qui ils sont, et ce qu’ils font là? Même chose avec certains thèmes, comme p. ex. le Dark Web, dont on commence à nous parler, mais qu’on oublie de développer en profondeur ensuite…

Le scénario de fond est aussi épais qu’une chips. Il n’y a pas véritablement de style, et quand il y en a c’est très mauvais. Je comprends que c’est un premier roman… Mais, je dois avouer en avoir rarement lu d’aussi ratés! À la fin, on ne sait plus si on doit pleurer ou rire… Ou pleurer de rire d’ailleurs, tellement c’est mauvais! On se prend même à espérer que les vrais policiers ne sont pas tous aussi c__s, parce que sinon, pauvre de nous! Il n’y a pas de véritable suspense, et j’ai compris très rapidement qui est coupable et qui ne l’est pas… On se demande bien pourquoi les policiers, eux, n’ont bien sûr rien compris à l’histoire…

Les personnages, - auxquels heureusement on ne s’attache jamais -, sont tous très caricaturaux et manquent tous de profondeur. Ils ne sont pas du tout crédibles. P. ex. Le bon père de famille, ancien policier, marié et père d’une petite fille, qui se transforme en monstre assoiffé de sang prêt à tout, quand il apprend que sa femme le trompe? Un prisonnier qui ne sait pas aligner deux phrases de suite, mais qui écrit des lettres dignes d’un professeur du Collège de France? Un richissime homme d’affaires qui arrive à influencer le Roi des Belges et à lui faire signer une grâce, pour un criminel qui a torturé et tué de sang froid? Une juge partouzarde, sadique et qui adore assister à des séances de torture en se masturbant et va jusqu’à donner des idées malfaisantes à ses amants? Un policier qui frappe son collègue et lui fait porter le chapeau de toutes ses exactions?
Faut arrêter, M. JAKOLI, on n'y croit plus une seule seconde et depuis très longtemps!

Je finis complètement désabusé! Comment peut-on dire, - comme je l’ai lu un peu partout sur le net et entendu par des critiques littéraires -, que ce livre est un des meilleurs polars de l’année 2022? Alors qu’on en est à des années lumière?..
Je finis sur les rotules, rincé, harassé, exténué, désossé, perclus par la fatigue de la lecture et l’ennui qui va avec… J'ai l'impression de m'être complètement fait avoir sur ce que l'on m'a vendu et d'avoir subi une véritable «Coloscopie littéraire»... Non seulement je ne conseille ce livre à personne, mais je conseille surtout à M. JAKOLI de retourner à son métier d'origine, à savoir enquêteur à la police fédérale en Belgique, en espérant qu’il est bien meilleur enquêteur que romancier!..
Ensuite, si je peux me permettre, - et j'espère juste pouvoir me permettre -, si je peux me permettre de laisser ici un message pour M. JAKOLI : Vu la fin très ouverte de ce livre, et vu qu’elle est très mauvaise tellement elle est «capillotractée», je vous demande instamment de ne surtout, mais surtout pas nous «écrire» une suite! Quant à moi, - avant de passer à autre chose -, je vais devoir rester allongé une semaine à lire Suétone, afin de me décrasser les pupilles!

P.S. : En raison des descriptions très explicites notamment de scènes de torture, présentes dans ce livre, on évitera de le donner à lire aux plus jeunes et personnes les plus sensibles… Ce livre est à réserver à un public adulte et averti.