Les Éclats
de Bret Easton Ellis

critiqué par Bookivore, le 12 avril 2023
(MENUCOURT - 41 ans)


La note:  étoiles
Fiction autobiographique
Le nouveau Bret Easton Ellis, ou BEE pour faire plus long, est toujours un événement. Son précédent opus, "White", m'avait surpris (un essai autobiographique, sa première oeuvre de non-fiction), et plutôt en bien, je dois le dire.
Avec "Les Eclats", gros pavé de 600 pages que j'ai personnellement dévoré en deux jours, BEE refait le coup de son "Lunar Park" : un roman autobiographique, il s'y met en scène. Autant "Lunar Park" (qui fut mon premier BEE par ailleurs) m'avait déçu et continue de me décevoir, autant avec "Les Eclats", c'est éclatant, et je me suis éclaté, ah ah ah.
Ici, l'action se passe en 1981 à L.A., BEE a 17 ans, il est en terminale au lycée privé de Buckley High, et il est en pleine écriture de ce qui deviendra son premier roman, "Moins Que Zéro". L'action des "Eclats" est un beau mélange entre réalité (sa vie, celle de ses amis de l'époque, entre abus de diverses substances, expérimentations sexuelles - BEE se sait déjà homo à l'époque - et diverses soirées) et fiction (un serial killer, le Trawler, sème la panique à Los Angeles, plusieurs jeunes femmes ont été atrocement massacrées ; un nouvel élève, Robert Mallory, qui exerce sur BEE une attraction assez étrange, arrive et intrigue tout le monde, des rumeurs disent qu'il a été un temps interné dans un asile ; BEE va rapidement faire un rapprochement entre Mallory et les crimes du Trawler).
Ce mélange est détonnant, et BEE nous le sert avec des chapitres pas forcément super longs (dans les 15-20 pages des fois), mais riches en gros pavés de paragraphes, le tout imprimé en caractères assez petits, oui, ce roman est bien un pavé. Néanmoins, ça se lit facilement, on y retrouve le style BEE, les connaisseurs apprécieront. La vie dans le L.A. des années 80 est, je pense, assez bien reproduite.
BEE parvient à nous faire croire que tout ce qu'il raconte ici est vrai, et rien que pour ça, c'est assez réussi. Sans doute une de ses meilleures oeuvres au final.