A l'aube de nouveaux horizons
de Nathalie Cabrol

critiqué par Nav33, le 7 mars 2023
( - 76 ans)


La note:  étoiles
Qu'est-ce que la vie et sommes nous seuls?
Qu'est-ce que la vie ? Comment passe-t-on de la chimie prébiotique à la vie ? La vie est-elle une exception terrestre étant donnée l'originalité singulière de l'histoire de notre système solaire , et de celle de la planète terre ? Au contraire la vie est-elle un phénomène inéluctable , susceptible d'être apparue partout dans l'univers ? La vie ailleurs peut-elle être basée sur des variantes chimiques différentes de la vie terrestre ? Si elle est basée sur la même chimie et notamment par la voie de l'ARN puis de l'ADN , peut-elle avoir évoluée de manière similaire ? Comment détecter la vie ailleurs directement ? Quels sont les marqueurs environnementaux qui trahissent la présence passée ou présente d'une vie ? Ce sont les multiples questions auxquelles des milliers de chercheurs contribuent à essayer d'apporter des réponses . L'auteur joue un rôle de premier plan dans cette quête en tant que directrice scientifique de l'institut Carl Sagan , du nom du pionnier de l'exobiologie auquel elle rend hommage.

Une partie est d'abord consacrée à l'apparition de la vie sur terre. Une histoire mouvementée qui aurait démarré très précocement à peine 200 millions d'années après la solidification de la croûte terrestre . La vie aurait d'ailleurs pu survenir à plusieurs reprises dans l'environnement hostile de cette période. Dans les 4 milliards d'années qui ont suivi des cataclysmes ont conduit à des extinctions massives d'espèces. Le premier grand changement majeur a été la transformation de l'atmosphère par l'apport d'oxygène des cyanobactéries et le développement de la vie aérobie.
Encore à présent ont trouve sur terre des organismes vivants dans les milieux les plus extrêmes.

Les cataclysmes à la surface de la terre ont effacé les traces du passage de la chimie prébiotique à la vie. C'est pour cela que les missions entreprises dans le reste du système solaire ont un double intérêt: Détecter une hypothétique présence de vie présente ou passée , ou des traces des étapes précédent la vie. Au départ les planètes intérieures du système solaire ,la terre , Mars et Vénus auraient présenté les mêmes chances d'habitabilité. Mars aurait même été habitable plus précocement que la terre et il est possible que la vie ou ses précurseurs aient migré vers la terre via des météorites . D’ailleurs des météorites d'origines martienne ont formellement été identifiées sur terre.

Les chapitres suivants nous emmènent vers les satellites de Jupiter et de Saturne , qui bien que très éloignés du soleil , présentent pour plusieurs d'entre eux des possibilités d'abriter une vie . Notamment ,l'attraction énorme des planètes géantes provoque dans leurs satellites des marées qui par friction génèrent de la chaleur susceptible de liquéfier de l'eau glacée souterraine et également de créer des fissures avec la surface . Par ces fissures l'eau entrerait en contact avec des composés organiques présents sur des météorites .
La vie ne serait même pas exclue, maintenant ou dans l'avenir sur Pluton , planète naine encore plus éloignée du soleil.

C'est ensuite dans le reste de la galaxie qu'on recense un nombre sans cesse croissant de planètes gravitant autour d'autres étoiles . Au début seules les planètes les plus massives furent détectées , mais avec des méthodes de plus en plus élaborées , des planètes plus semblables à la notre sont découvertes . Un des premiers enseignements est qu'il existe une très grande variété de systèmes solaires dans des configurations qu'on n'avait pas imaginées jusqu'ici. Par spectrométrie on commence à collecter des informations sur les compositions chimiques d'atmosphères de nombreuses planètes. Il semble statistiquement improbable que la vie ne soit pas apparue dans les innombrables exoplanètes de l'univers , mais sans que nous en détenions la preuve pour l'instant .
Ensuite viennent les discussions sur le degré de complexité que pourrait avoir atteint les être vivants
jusqu'à un stade équivalent ou très supérieur au notre.

On trouve dans ce livre aussi bien d'une part des inventaires minutieux et assez exhaustifs (et même trop détaillés du moins pour les non spécialistes comme moi) , et d'autre part un chapitre consacré aux spéculations les plus « folles » sur les hypothèses de civilisations qui auraient pu , ou pourraient se développer dans le cosmos . Ces civilisations n’auraient pas été détectées jusqu'ici car il y a extrêmement peu de temps à l'échelle de l'univers que nous sommes à l'écoute  . Elles pourraient aussi ne pas s'être manifestées à nous par manque d'intérêt , pour notre faible niveau de développement par exemple .Les plus avancées auraient pu progresser par exemple au cours de millions d'années jusqu'à un degré tel qu'elles maîtriseraient l'utilisation des sources d’énergie galactique aux abord des trous noirs , et de telle manière qu'on ne pourrait ni les comprendre , ni les différencier par rapport à l'environnement « naturel » que nous percevons.