Le Cri du peuple, tome 4 : Le testament des ruines
de Jean Vautrin (Scénario), Jacques Tardi (Dessin)

critiqué par Nothingman, le 1 novembre 2004
(Marche-en- Famenne - 44 ans)


La note:  étoiles
Le grand oeuvre de Tardi
Voici enfin le dernier épisode du « Cri du peuple », cette trilogie devenue tétralogie, après que Tardi ait finalement décidé de prolonger la description de ces heures sanglantes qui ont marqué l’histoire de France. On retrouve la Commune en bien piteux état, à vrai dire. Elle sombre dans le feu, les cris, la violence, les fusillades sommaires. Le sang coule sur les barricades. La mort est partout, inévitable. Les troupes versaillaises de Thiers viennent de rentrer dans Paris et ne font pas de quartier. Les insurgés sont fusillés sans autre forme de procès. Une boucherie atroce : quelques vingt mille Parisiens sacrifiés sur l’autel de la liberté et des idées révolutionnaires.
Et au milieu de ce massacre, on retrouve les personnages gouailleurs des épisodes précédents, qui se débattent dans ces rues où sifflent les balles perdues, dans ces rues où rode la mort. Horace Grondin mettra-t-il enfin la main sur le capitaine Tarpagnan, l’homme qu’il suspecte d’avoir tué sa fille ? Le jeune Ziquet arrivera-t-il à sortir vivant des barricades ?
Tardi habille une fois de plus l’Histoire de noir et de blanc avec ses magnifiques dessins. Il nous rend les combats dans toute leur violence et leur atrocité, jusqu’à l’écoeurement parfois. Les scènes de barricades notamment sont saisissantes de vérité. Seul petit défaut de ce dernier volet, selon moi, les références aux personnages historiques plus nombreuses que dans les trois premiers tomes. On s’y perd parfois.
Mais reste au final une grand œuvre, adaptée du roman de Vautrin. Un dépoussiérage d’un épisode méconnu de l’Histoire . Grâce à Tardi et Vautrin, le Cri de ce peuple sacrifié aura déchiré le silence des livres d’histoire.
Fin de l'histoire Communarde 7 étoiles

Tardi maintient le cap pour finir sa saga. l'ensemble reste de bonne tenue alors même que certains passages ou évènements n'aident que peu au dynamisme d'un album ou d'une BD.
L'ensemble est beau et intéressant.

Vinmont - - 50 ans - 2 janvier 2020


Le mépris du peuple 8 étoiles

Ce dernier volet s’ouvre par une vue saisissante d’un Paris en flammes, tel qu’on ne l’a jamais vu ni en photos ni dans les livres d’Histoire. La panique gagne le camp des Communards, et les scènes sanglantes ne sont pas édulcorées, non pas par sensationnalisme mais parce qu’elles ont bien eu lieu, et que justement l’Histoire officielle a toujours relativisé cet épisode extrêmement violent, si court soit-il (neuf semaines), soit par honte, soit par crainte que cela se reproduise, mais peut-être plutôt un peu des deux…

Quant à Horace Grondin, il continue d’écumer les rues de Paname, car il le sait intuitivement, son destin est de retrouver le capitaine communard Tarpagnan, qu’il considère comme le meurtrier de sa fille adoptive et son bébé. Une rencontre décisive qui lui permettra, du moins l’espère-t-il, d’assouvir sa vengeance tant désirée.

Au final, le peuple paiera chèrement cette parenthèse enchantée lorsque les canons de Mac Mahon reprendront le contrôle de la capitale. Au final, la « Semaine sanglante » représentera le plus important massacre de masse de l’Etat français, à l’époque dirigé par Thiers (« Foutriquet »), contre le peuple, avec 30.000 morts Les deux auteurs ont mis tout leur cœur pour réhabiliter cette période de notre Histoire pas si lointaine (près de 150 ans), et le résultat est à la hauteur. Le Cri du peuple, une formidable épopée, mêlant avec brio documentaire et romanesque, une œuvre que chaque citoyen se devrait de connaître.

Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 15 décembre 2010


Un peu long ?... 6 étoiles

J'adore le dessin de Tardi et j'ai beaucoup aimé les deux premiers volumes. Mais je trouve qu'ici tout devient de plus en plus lent ! Enfin nous allons connaître la fin de cette longue histoire, mais c'est " l'Histoire" qui prend de plus en plus le pas sur le reste. A mon sens, on nous entraîne un peu trop dans les détails de situations ou de personnes sans que cela nous apporte grand-chose...

Jules - Bruxelles - 80 ans - 6 novembre 2004