Hilarité confite: suivi de cas contact de cas social
de Christophe Esnault

critiqué par Débézed, le 2 mars 2023
(Besançon - 76 ans)


La note:  étoiles
Vaut mieux en rire !
Je commence à avoir une petite idée de la personnalité de l’auteur qui se cache derrière Christophe Esnault, j’ai eu la chance de le suivre, le lire et le commenter chez quelques éditeurs : La Porte, Louise Bottu éditions et Cactus inébranlable éditions. Cette bibliographie est déjà un signe de talent car ses éditeurs ont une réelle exigence envers leurs auteurs. Dans cette nouvelle publication au sein de la nouvelle collection de Cactus inébranlable éditions, Microcactus dont ce recueil et le treizième opus (gageons que ça lui portera bonheur et qu’il sera lu par les très nombreux lecteurs de celte maison d’édition), l’auteur raconte comment il a vécu le fameux confinement ou plutôt ce qu’il a pu observer, comprendre ou pas, en retirer, en penser, ce que lui ont inspiré ses concitoyens et surtout ceux qui nous dirigent…

Dans ce recueil composé de micronouvelles, l’auteur déverse un flot d’ironie rappelant celle évoquée dans le titre, et use d’une satire aigüe confinant parfois au réel sarcasme pour dire comment il a vu, lu, compris ou pas la gesticulation, la péroraison, les déclarations, les garanties, les certifications, …, gouvernementale additionnées quotidiennement d’un belle rasade de bouffonnerie télévisuelle. Quel pitoyable spectacle ! Les autorités ont joué de la peur comme d’un instrument de musique afin de convaincre les citoyens égarés de leur faire encore confiance.

Les experts « es épidémies » ont dégainé l’arme fatale, le confinement que Christophe nargue sans vergogne aucune. « Habituellement les gens ne font rien de leur vie, maintenant ils le savent ». Le confinement c’est l’inactivité, l’ennui et les effets pervers qui en découlent. « Taper ses gosses et un sport national. Le confinement est propice à l’innovation, à l’extension des heures d’activité». Et pour s’assurer que personne ne s’évade, l’administration a déployé les moyens nécessaires, ces fameuses contraintes que Christophe nargue si finement. « J’apprends qu’il faut remplir une attestation pour tirer la chasse d’eau. Heureusement, il y a deux autorisations imprimées dans le journal ».

Ce recueil c’est un condensé d’ironie, de satire et de sarcasmes pour dénoncer en la narguant l’incompétence gouvernementale face à cette crise sanitaire. « Soucieux de santé, ça ne les dérangeait pas trop pourtant au gouvernement, les burn-out et les suicides dans l’Education nationale, les grèves de la faim ou les défenestrations des médecins alertant sur le manque de moyens ». La gestion par la peur reste le meilleur moyen de maintenir l’opinion publique sous pression pour qu’elle accepte les décisions de ceux qui la dirigent.
Dans un petit supplément, comme une friandise, intitulé « Cas contact de cas social » (une belle allitération), Christophe nargue, le virus, l’épidémie, son traitement en ramenant cette cirse sanitaire au niveau d’un phénomène de mode qu’on ne saurait éviter au risque de paraître totalement ringard.

Christophe s’est lâché, son mental ne l’a pas trahi, sa plume a cavalé sur la feuille, il a nargué, critiqué, démonté, démoli, …

Cactus inébranlable éditions