Le monde n'existe pas
de Fabrice Humbert

critiqué par JPGP, le 24 février 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Fabrice Humbert et les mensonges
Il est des présences qui tiennent, des rencontres importantes. Surtout à l'adolescence et sûrement lorsqu'elles reviennent sous forme de faits-divers. Pour le héros de ce livre celui qui fut le modèle et le seul ami se retrouve sous forme d'affiche lumineuse dans Times Square. Il est traité d'assassin d'une mexicaine. Ce que le héros ne peut ni croire, ni accepter. D'où son retour sur le passé en une enquête filée tant le présent écrit semble dévoyé.

Cette remontée si elle éclaircit quelques points en assombrit bien d'autres; rien n'est sûr. Il faut pourtant et par l'engloutissement dénoncer des mensonges, des messages et leurs idées préconçues. Bref il convient d'écrire contre ce qui trompe et laisse émerger des voies qui ne sont pas forcément les bonnes. Même si l'abstraction des mots n'aura jamais raison de tout.

Demeure la salissure que tout message engage et qui mène à la danse. Elle ne laisse cependant aucune place au passé. Mais c'est là que la mémoire au lieu de s'effriter résiste. Même si son fil est ténu. Il est alors possible de laisser venir des fragments liés à une sorte d'admiration là où l'auteur ne se veut ni du seul passé ni du trop simple présent.
Mais le héros sans se vouloir autiste à ce qui est affirmé ne veut pas se prendre en cette fermeture. Et le roman sans réparer, ni épargner le bourreau et victime perce des mensonges médiatiques.

Jean-Paul Gavard-Perret