Tropique du pervers
de Virginie Brac

critiqué par Franck menhir, le 31 octobre 2004
(lille - 53 ans)


La note:  étoiles
une psychiatre enquêtrice
"Au fond j'ai un faible pour les dingues".
Ainsi commence le roman de Virginie Brac qui nous propose un nouveau personnage en la présence de Véra Cabral,32 ans,une psy comme il faut qui a décidé de travailler sans filet en intégrant le service des urgences psychiatriques de nuit.
Au cours d'une intervention,Céline Belmont,femme du député Paul Belmont,tombe d'une corniche.Non convaincue de son suicide,Véra va enquêter;une enquête qui va la mener dans les milieux de la grande soumission.Là,le but n'est pas de jouir de la souffrance mais de mourir,ou plutôt de tuer des êtres estimés faibles en toute impunité.
Au cours de sa quête de la vérité,Véra Cabral nous laisse deviner son secret.De ce secret nait son ambiguité.Et de cette ambiguité,l'attachement à ce personnage que l'on a hâte de retrouver dans "Notre-dame-des-Barjots".
Des sommets dans le glauque 7 étoiles

Pas de round d’observation, dès la première ligne on est entraîné à la remorque de l’héroïne de cette aventure psycho-policière puisque Véra dite la verrue par ceux qui l’aiment est psychiatre de son état et bosse pour un centre d’intervention d’urgence. L’écriture est sobre, du genre efficace, on est plus dans un style haletant qu’oppressant car l’action ne s’arrête quasiment jamais. J’ai été tout de même été pris par l’histoire qui atteint, je le confirme, des sommets dans le glauque. En fait ça fait très BD.

Ena - Le Gosier - 61 ans - 16 décembre 2004


tropique du pervers 7 étoiles

Psychiatre parisienne issue d'une famille méditerranéenne, dotée d'une particularité anatomique, Véra Cabral travaille dans un "SAMU psychiatrique"...
La description de la misère psychologique et sociale de notre époque nous apparait dans toute sa cruauté et toute sa vérité, de ce point de vue le contrat du bon roman noir est très bien respecté.
L'intrigue quant à elle est à la mesure de la richesse psychologique des personnages: sinueuse et vicieuse à souhait. On pourra toutefois regretter la fin à laquelle il manque le réalisme du reste du récit; Thierry Jonquet dans "Ad vitam aeternam" avait réussi à nous introduire dans un milieu lui aussi underground avec plus de bonheur.
Le style à la première personne voudrait donner plus de punch en se composant de phrases courtes et hachées mais le plaisir de lecture en souffre un peu.
les péchés véniels que voilà ne suffisent pas à occulter les qualités de ce polar français qui tient la route: reproduction de la noirceur ambiante, intrigue rythmée et surtout attachement aux différents personnages que l'on tient à suivre jusqu'au bout.
A confirmer dans "Notre Dame des barjots"?

Joe Hosteblift - - 62 ans - 18 novembre 2004