Les crimes célèbres
de Alexandre Dumas

critiqué par Bacchus79270, le 23 février 2023
(Paris - 52 ans)


La note:  étoiles
Des intrigues dans l'Histoire
Aujourd'hui, chronique de "Les crimes célèbres" d'Alexandre Dumas. Après une préface assez bien tournée à mon goût, Dumas nous propose quatre récits. Une fois de plus, il utilise l'histoire pour nouer ses intrigues, très réussies et toujours rédigées avec virtuosité dans le style. La première se déroule au XVIIème siècle et relate un assassinat des plus violents, entre épée et poison pour raisons d'héritage. La psychologie des personnage est décrite de manière précise, et le déroulement des faits avec un suspense fort, est à couper le souffle. La seconde intrigue (XXVIIème toujours) met en scène un gentilhomme à qui l'on donnerait le bon dieu sans confession et qui se révèle le plus grand des sacripants. Il corrompt par son charme une jeune fille de bonne famille. A deux et avec l'aide de la sorcellerie, ou plutôt de la chimie, ils vont accomplir le crime le plus odieux, enlever un enfant à sa mère. Tout se termine bien, du moins pour l'enfant et c'est la jeune fille de bonne famille qui est exécutée. Le seul crime vraiment mortel se trouve donc être celui perpétué par l'état... La troisième intrigue est contée sur le mode de l'aventure, au début du XIXème siècle, une aventure époustouflante qui a le souffle des plus grands romans de Dumas. Là encore, c'est plutôt l'institution qui perpétuera un crime. Mais à l'époque où le jeu politique voyait ses têtes si souvent changer, il n'était pas choquant que certaines tombent... Dans la dernière intrigue, qui se déroule au XVIIème, on retrouve encore un couple maudit, des histoires de poisons, de parricide, de fratricides, et si l'histoire avance très rapidement au début, l'auteur insiste sur le déroulement du procès et de l'expiation de la coupable - tirant un peu à la ligne, je trouve - mettant encore une fois en avant la monstruosité du système judiciaire qui semble se devoir d'être plus forte encore que celle des accusés. Dans chaque histoire, Dumas mais face à face les crimes (ou situations condamnables) des personnages et la réponse de l'institution, criminelle elle aussi. Une réflexion qui nous ramène à celle que l'on s'était déjà faite après la lecture de "Le chevalier de Maison-Rouge", du même auteur...