50 façons de dire fabuleux
de Graeme Aitken

critiqué par Clarabel, le 29 octobre 2004
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Naïf et touchant
Ce roman de Graeme Aitken se termine comme il commence : par le mystérieux terme qu'on flanque au jeune Billy-Boy, douze ans. De tantouze à tarlouze, la boucle est bouclée. Mais au cours du roman (328 pages) le jeune garçon n'aura de cesse de se questionner sur ce mot étrange et de se cantonner à la tout autant énigmatique définition : "Des hommes qui portent des perruques, qui se déguisent avec des robes et qui ont cinquante façons de dire fabuleux". Fils de fermier dans un région reculée de la Nouvelle-Zélande, Billy-Boy aspire à ressembler à son héroïne préférée de la série télévisée "Perdus dans l'espace". Il arbore une queue de vache sous son bonnet, se fait appeler Judy, part à l'aventure en compagnie de sa cousine Lou dans les champs de son père, qui deviennent des paysages lunaires dévastés. Mais Billy-Boy va aussi connaître de nouvelles aventures : l'attirance inexplicable pour les garçons nus des magazines de sa mère, les émois avec un camarade de classe et la venue d'un garçon de ferme à la troublante ressemblance avec l'acteur David Cassidy. Les émotions complexes vont bouleverser l'existence du garçon qui va définitivement dire adieu à son enfance. Et ce roman de Graeme Aitken trace en délicatesse la métamorphose et le passage de l'enfance à l'adolescence. L'auteur utilise le jeune Billy-Boy pour raconter son histoire et par ce procédé le récit sonne juste, naïf et très touchant. On partage ses gênes, ses sentiments d'injustice, ses révoltes contre son père, ses troubles pour Roy ou Jamie, ses coups bas avec tante Evelyn ou Lou, et toutes les questions qu'il ne cesse de se poser et de tenter d'analyser. Un roman d'initiation très pertinent, léger car très innocent, et percutant car l'apprentissage est progressivement judicieux. Des questions resteront sans réponse, mais Billy-Boy aura l'illusion d'un été éternel. Je signale que ce roman a été adapté au cinéma par un réalisateur néo-zélandais.
Personnages croustillants et ironie mordante 8 étoiles

"Qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand, Billy-Boy ? Quand je serai grand, je jouerai les tantouzes." Premier roman de Graeme Aitken, 50 façons de dire fabuleux raconte l’histoire drôle et émouvante d’un petit Néo-zélandais aux prises avec sa sexualité naissante. Ses camarades ne le comprennent absolument pas et l’une des moqueries qu’il suscite alors retient son attention. Demandant l’explication du vocable "tantouzes", il se voit répondre qu’il s’agit d’"hommes qui portent des perruques, qui se déguisent avec des robes et qui ont cinquante façons de dire fabuleux". L’expression jouer les tantouzes lui apparaît donc "théâtrale" et "flamboyante" en accord parfait avec le "genre de mascarade exotique" qui le fascine. Prenant conscience de son homosexualité naissante, le jeune garçon oscille entre culpabilité et incompréhension des désirs qui le poursuivent. Graeme Aitken décrit avec pudeur et tendresse les rendez-vous clandestins de Billy-Boy. L’auteur préfère l’humour à l’apitoiement et parvient à faire rire, non de son héros, mais du décalage entre sa réalité et celle des autres. Très convaincant sur la psychologie de ses personnages, Aitken l’est en revanche un peu moins sur la structure d’ensemble du récit qui souffre de quelques invraisemblances et s’encombre de détails quelque peu téléphonés. Mais en l’état, voilà un roman qui décrit avec une belle acuité et sincérité les affres de l’adolescence, et des épisodes qui rappelleront certainement de cuisants souvenirs à certains. Il s’agit aussi de toutes ces pensées confuses et embrouillées, mélange de sentiments, de sexe, de cristallisation amoureuse, de fantasmes inavoués, qui sont très bien décrites et mises en scène dans le livre. On entre facilement dans la tête et le comportement du jeune ado, et l’auteur sait dessiner les contours d’un personnage attachant. On n’est pas non plus dans le drame terrible et déchirant, car les péripéties de Billy Boy sont souvent assez cocasses, même s’il lui arrive des mésaventures cruelles, tellement typique de cette période de brimades. C’est surtout l’occasion pour Graeme Aitkens de poser les bases d’une comédie familiale aux personnages croustillants et à l’ironie mordante. Billy Boy en tire certainement le rôle le plus flamboyant et hors-norme, mais le roman s’illustre aussi par des personnages secondaires très attachants. Avec une vraie justesse de ton, Graeme Aitken a su éviter les clichés du genre et la mièvrerie.

Zorrewind - - 57 ans - 7 août 2009


agréable, sans plus 6 étoiles

Evidemment, ce charmant roman ne concours pas pour le prochain prix pulitzer. Le style est quasi inexistant, et l'histoire commence à devenir palpitante à partir du chapitre 12 (l'incendie).
le narrateur semble raconter son enfance, alors qu'il est déjà adulte. On est donc surpris par le peu d'approfondissement psychologique du personnage centrale. Il ne s'agit pas d'un narrateur adolescent, comme dans Attrape-coeur de Salinger, ce qui justifiait le vocabulaire enfantin.
L'intérêt du roman est plus dans l'exotisme de la situation géographique, la Nouvelle-Zélande, et intéressera tous ceux qui sont sensibilisés aux problèmes et aux joies de l'homosexualité. les autres... passeront leur chemin.

Prince jean - PARIS - 51 ans - 23 juin 2009


Difficile d'être différent chez les paysans ! 8 étoiles

Voilà un livre qui permet de se rendre compte à quel point il est difficile d'être homosexuel dans une petite ville, même si c'est en Nouvelle-Zélande, le sujet reste identique aux autres pays. Ce petit garçon de douze ans, Billy-Boy, avec ses mœurs à lui, nous livre son histoire et ses problèmes. La vie à la campagne n'est pas faite pour un garçon qui aime se déguiser en fille, et qui aime les autres garçons. Les moqueries, les brimades de ses petits camarades d'école, vouloir jouer à la "Tantouze", sans comprendre le sens de ce mot, voilà le quotidien de Billy-Boy. Bien sûr il y a les tâches agricoles que lui confie son père, lui qui aimerait mieux chanter. Heureusement dans ce monde il y a un autre garçon comme lui, Roy, mais il ne comprend pas l'amour que peut lui porter ce garçon.
Ce livre est une belle réussite, car il nous fait prendre conscience de la difficulté d'un petit garçon aux aspirations différentes. Écrit avec beaucoup d'humour et de tendresse, il nous fait découvrir une autre vision sur l'homosexualité. Dans l'ambiance particulière de la Nouvelle-Zélande, ce roman est très abouti, et porte à réflexion. Un livre à découvrir...

Laurent63 - AMBERT - 50 ans - 16 novembre 2008


Mitigée 5 étoiles

C’est un livre qui se lit facilement, mais dont j’ai de la difficulté à me faire une idée. L’écriture est simple, mais ni elle, ni le récit, n’ont réussi à me captiver. C’est peut-être dû au fait que je comprends mal les personnages.

Je n’ai ni aimé, ni détesté. Ce n’est pas un roman qui m’a marqué.

Nance - - - ans - 22 juillet 2008


Un ado pédé des antipodes 8 étoiles

Beau roman d'apprentissage.
L'adolescence avec ses questions, ses doutes, ses tâtonnements, sa cruauté et ses satisfactions.
Comment survivre à douze ans dans une ferme de Nouvelle Zélande, quand on est un garçon obèse, que l'on n'a aucune envie de participer aux travaux des champs (sauf pour accompagner le bel employé dont on tombe raide dingue amoureux) ni aux matches "obligatoires" de rugby, que l'on a une aversion épidermique pour le "camarade" de classe avec qui on pratique des attouchements sexuels honteux, que l'on se demende bien ce que signifie ce terme mystérieux de "tarlouze" dont on vous gratifie si souvent ??

Spiderman - - 62 ans - 19 juin 2008


Tendresse juvénile et cruelle 8 étoiles

Arch traite son camarade Billy de tantouze parce que celui-ci arbore une queue de vache en guise de perruque. Interrogation de Billy.
"Ben... c'est des hommes qui portent des perruques, qui se déguisent avec des robes et qui ont 50 façons de dire fabuleux" répond Arch.
Dialogue entre deux fils de fermiers dans la campagne perdue de Nouvelle-Zélande.
Billy se met à rêver, c'est exactement ce qu'il souhaite être ! Voilà la réponse à la question des adultes "Que veux-tu faire plus tard?" "Je veux être tantouze".
Roman tendre et délicat racontant un morceau de vie d'un gosse de douze ans pas très bien dans sa peau, qui préfère se déguiser en Judy, son héroïne télé favorite, qu'aider son père dans les travaux agricoles, qui s'interroge devant sa préférence pour les garçons et se sent terriblement coupable. Ouvrage touchant, vibrant et tendre.

Sahkti - Genève - 50 ans - 29 octobre 2004