Le faussaire de Hambourg
de Cay Rademacher

critiqué par Jfp, le 4 février 2023
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 75 ans)


La note:  étoiles
à vos marks…
Dans "Le faussaire de Hambourg", Cay Rademacher poursuit son étude socialo-policière de l’immédiat après-guerre dans une ville sous contrôle britannique, totalement ravagée par les bombardements alliés de 1943. Nous sommes en juin 1948, à la veille de l’instauration de la nouvelle monnaie, l’actuel Deutsche Mark, qui va remplacer la monnaie hitlérienne. Dans les décombres d’un immeuble effondré on a retrouvé le cadavre d’un homme non identifié, probablement juif en raison de la présence d’un morceau de tissu provenant de son étoile jaune, en compagnie d’une statuette appartenant à "l’art dégénéré", terme sous lequel les nazis désignaient l’art antérieur à 1933. Deux choses impossibles à envisager à Hambourg, où le ménage avait été savamment organisé sous le Troisième Reich. L’enquête est rapidement abandonnée par le service des homicides de la brigade criminelle, qui conclut hâtivement à un accident, mais certains détails attirent l’attention de l’inspecteur principal Frank Stave, récemment muté au service de lutte contre le marché noir. Son enquête va l’amener à faire la lumière sur deux mystérieux personnages, un célèbre banquier et son éminent collègue, l’inspecteur principal Cäsar Dönnecke, tous deux rescapés des purges post-hitlériennes. Les lecteurs des deux précédents volumes, "L’assassin des ruines" et "L’orphelin des docks", retrouveront avec plaisir le lieutenant MacDonald et salueront le retour inattendu de Karl, ce fils, soldat de la Wehrmacht, avec qui il était en froid à son retour des camps sibériens, et de la très chère Anna, enfin prête à convoler. Comme dans les deux autres opus, c’est l’atmosphère qui est le moteur essentiel du récit, une atmosphère poisseuse qui n’est pas sans rappeler un certain Georges Simenon et son fameux commissaire Maigret.