Zestes mondains
de Thierry Bellefroid

critiqué par Bluewitch, le 28 octobre 2004
(Charleroi - 45 ans)

La note: étoiles

Quatre nouvelles acidulées et leur bonus track

Que découle d’une rencontre avec une célébrité ? Fortuite ou non, à coeur découvert ou non… Un Grand Amour ? La Vie Eternelle ? Ou une guerre, peut-être ?

Onze ans, l’âge où apercevoir Philippe Noiret ne souffre aucune contradiction, ni les implacables lois de la logique. Un acteur connu dans une gargote de Lourdes… Si c’est pas un Miracle, ça ? Et croiser Bernadette Soubirous alors ? Bien là, pourtant, avec son regard charbon et son joli teint d’Espagnole... De quoi faire chavirer un cœur de gamin.

Ou Gorbatchev dans un bar de Manaus. Avec lui, dresser des plans sur la comète, devenir riche et caresser l’immortalité ?

Qui connaît si bien le dos de M. ? Notre chère princesse de Belgique ? Pour l’avoir rencontrée dans un centre équestre et avoir découpé sur l’horizon sa splendide silhouette, son dos si sensuel ? Jusqu’où aller pour rivaliser avec ce Prince auquel elle est promise ?

De biographe d’un célèbre ministre à titre posthume, devenir fraction d’un conflit, pierre parmi d’autres édifiant une guerre entre les communautés de notre petit pays ?

Et, comme le sucre qui compense l’acidité, comme le miel dans un thé, le « bonus track » vient donner sa touche de chaleur, de sensualité. Ardent et finalement très tendre. Un clin d’œil, un sourire, quelques gouttes de délectation charnelle. Une rêverie plutôt charmante.

Ces quelques « zestes » de nostalgie, de souvenirs, d’amours, de fantaisie, d’inspirations hors du temps, de fragments de vie. C’est comme ça qu’ils passent, c’est comme ça qu’ils glissent sous le regard tantôt amusé, tantôt ému, tantôt chagrin, de qui les lit, les découvre, les aspire avec beaucoup, beaucoup de plaisir.

Une nouvelle prémonitoire
A l’avantage de Bellefroid une plume alerte, un style imagé et de bonnes idées. Mais des fins qui m’ont un peu déçu en cela qu’elles lèvent le mystère sur lequel l’intrigue a été construite, plutôt que de le laisser planer. Je trouve que Bellefroid joue mal de son image publique : des narrateurs s’appellent Thierry et sont journalistes mais méconnus. Pour le lecteur qui connaît le Thierry Bellefroid journaliste, présentateur du jt, son image publique interfère avec celle de ces narrateurs et on s’y perd un peu. Ou bien à trop essayer de dénouer ce noeud là, comme ce fut mon cas, on n’entre pas totalement dans l’action. Une exception notoire : la nouvelle intitulé « Pas de pitié pour les zouaves » (un vrai texte de journaliste ET d’écrivain), dans laquelle l’auteur y va franco sur les possibles dérives de la Belgique écartelée entre aspirations communautaires antagonistes, une nouvelle qui aurait pu inspirer le « Bye bye Belgium » de la RTBF et qui anticipe sur les six mois de crise politique qu’a connus le pays. Kinbote - Jumet - 65 ans - 30 décembre 2007

Banal et sans plus
Les premières pages m'ont amusée. J'ai trouvé ça frais, puis déploré quelques longueurs, quelques pesanteurs. De la difficulté pour un adulte de passer du statut d'enfant à celui de grand. La nouvelle consacrée au dos de M m'a subjuguée au début, j'ai trouvé ça bien écrit puis, sans trop savoir pourquoi, le charme s'est rompu, j'ai commencé à trouver cela assez banal finalement. Bien écrit, certes, mais pas si terrible qu'il n'y paraît. Une impression qui ne m'a plus lâchée. Le sentiment de lire un clone de Delerm en plus vif (heureusement!) mais aussi attendu. Le style ne se renouvelle pas, il est là, il existe, mais on finit par s'y habituer et la routine, ce n'est pas toujours bon. Dommage, c'était pourtant bien parti mais j'ai fini par m'ennuyer, j'ai ingurgité les dernières pages un peu par principe, au cas où, mais non, plus de tour de magie et d'émerveillement. Tant pis, ça arrive! Sahkti - Genève - 50 ans - 29 novembre 2005

Pas un Zeste !
Bellefroid, zazou zélé, nous z'offre ces Zestes Mondains pour notre plus grand plaisir ! Zubilatoire !!! Patman - Paris - 62 ans - 10 mai 2005