Secret de Polichinelle
de Yonatan Sagiv

critiqué par Missef, le 22 janvier 2023
( - 58 ans)


La note:  étoiles
Rendez-vous manqué
Présentation de l'éditeur :
Smadar Tamir, l’une des femmes d’affaires les plus riches d’Israël, s’est jetée par la fenêtre d’un hôpital de Tel-Aviv. Sa soeur, Mira, ne croit pas à la thèse du suicide et fait appel au détective privé, Oded Héfer. Homosexuel, parlant de lui au féminin, il vient de s’improviser détective pour gagner sa vie.
Oded Héfer n’a que cinq jours pour mener l’enquête. Aussi débutant soit-il, il n’hésite pas à affronter les magnats israéliens, armé de son intelligence et d’un tantinet d’espièglerie. Cela lui sera nécessaire pour supporter les propos macho et homophobes du commissaire de police. Sans l’empêcher de continuer à rechercher le grand amour sur les sites de rencontres gay.
Roman fin et divertissant, souvent drôle, Secret de Polichinelle joue avec les codes du roman policier tout en plongeant le lecteur dans la société de Tel-Aviv et de ses magnats des affaires, peu traités jusque-là en littérature.
Secret de Polichinelle est le premier d’une série où l’on retrouvera le détective privé Oded Héfer.


Mon avis :
Les éditions de l'Antilope sont une jolie maison dont j'adore acheter les livres, d'abord parce qu'ils sont beaux et ensuite parce que les résumés sont souvent très alléchants. Je me suis laissé tenter par Secret de Polichinelle après une visioconférence avec l'auteur organisée par la maison d'édition. Un polar israélien, c'est une première pour moi, d'autant que celui-ci est pour le moins original dans le genre, notamment du fait de son protagoniste et enquêteur, à la fois loser, homosexuel assumé, voire revendiqué (il parle de lui au féminin), à l'humour décalé... et pas toujours drôle (est-ce voulu? ou est-ce moi qui rate quelque chose, ou bien la traduction ne rend-elle pas justice à la drôlerie de la VO?). En parlant de la traduction, je pense que c'est principalement certains parti-pris de traduction récurrents, en particulier dans les dialogues, qui m'ont gênée et sans doute empêchée de rentrer vraiment dans l'histoire. (Exemples pris au hasard et non exhaustifs : "Ofer ouvre le robinet et se rince les mains. "Est-ce que tu m'as raconté? me questionne-t-il au-dessus du jet d'eau bruyant, que Shani Lavon s'est rendue à Gordon, cette nuit-là, une heure avant l'assassinat de Smadar?..."" ; "A ce repas, il va traîner une de ces attardées mentales du quartier "L" bourge du nord de Tel-Aviv et je ne veux pas qu'elle essaie de te fiancer." ; "On dirait que t'es un peu affamé, mon cœur?", Shirli Yaacov m'aborde-t-elle avec une voix tonitruante."
Un rendez-vous manqué, donc, un plaisir mitigé qui pour l'instant me fait hésiter à entreprendre le tome 2.