Melvil et Luisa sont partis à Taormine afin de se retrouver et d'apaiser les tensions récentes dans leur couple. Avec leur voiture de location, ils percutent quelque chose ou quelqu'un. C'est la fin de la journée. Ils ne vont pas vérifier ce qui a été heurté mais décident de trouver un garage pour réparer les dégâts discrètement.

Même si Yves Ravey n'estime pas écrire des romans noirs, ce texte s'apparente tout de même à ce genre. il reconnaît tout de même jouer avec les codes de cet univers. C'est avec une écriture minimaliste que tout est raconté et parvient à captiver le lecteur. L'écrivain reconnaît qu'il est plus difficile de faire une oeuvre courte qu'une oeuvre longue, car il faut épurer et enlever tout ce qui est de trop. Il y parvient à merveille. La phrase est réduite à son minimum et pourtant l'on sent qu'elle a été longuement travaillée. Le lecteur est tenu en haleine et se pose plein de questions. Tout devient étrange et suscite de l'inquiétude pour les personnages.

La fin du roman pourra interroger le lecteur. Elle est assez ouverte et sans doute est-elle empreinte d'une certaine ironie. Je n'en dis pas plus pour ne rien divulguer à de futurs lecteurs. L'écrivain sème intelligemment certains indices et tous les personnages sont justifiés et ont un rôle. L'écrivain maitrise parfaitement sa narration et le lecteur se sent parfois impuissant face à certaines situations.

Le cadre spatial de la Sicile ne répond pas aux clichés touristiques véhiculés habituellement. Cependant les moeurs sont assez fidèles à cette région italienne tant dans le comportement des personnages que dans l'évocation de la présence de certains migrants.

J'ai dévoré ce roman, bref il est vrai, mais il est efficace et parvient à indisposer le lecteur assez vite comme si une menace planait sur le roman.

Pucksimberg - Toulon - 44 ans - 20 octobre 2024