L'enfant poisson-chat
de Christophe Esnault

critiqué par JPGP, le 18 janvier 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Christophe Esnault l'enfant d'eau
Cees fables qui sont autant des remémorations du passé de l'auteur nous font passer de la terre aux territoire des eaux dormantes ou bouillonnantes et qui furent propices à diverses performance lenfant y pêche menus fretins ou silures ou y jete son chien pour quil apprenne à nager.
Cela sollicite chez chacun des muscles et du nerf. Pas forcément de l'intelligence. Juste une faculté d'improvisation. Manière aussi de faire surgir de l’inconscient naïves et sourdes Enfin presque le gamin déluré y appris de "bigger splash" chère à un peintre anglais bien connu.
Si bien que de chaque poème s'esquissent des mouvements polymorphes minés par une quantité innombrable de sorte de points de suspension et de cartes de France (suite à un mouvement de perpétuel va-et-vient au nom des rondeurs d'une monitrice de centre aéré).
Tout peut sembler sans qualité mais parfaitement écrit. Et la pêche - qui n'est pas un péché - devient expression rhétorique de l’écart, d'un rabâchage gestuel apparemment chaotique mais construit sur ces effets de reprises et de variations.
Le corps va. Ou ne va pas. En divers arrêts et prises. Et tout peut vaquer jusque dans des rayons de lune au moment où le vieil enfant écoutait des émissions pop sur France Inter. Exit la mélancolie, la tristesse. Le corps se retrouve guilleret par étapes et reprises, debout ou assis. A genoux ou couché.. La syntaxe gestuelle reste lacunaire, sans liens logiques, sans espérer qu'il s'agirait là de punition divine ce qui d'ailleurs n''est pas la première chose qui vient à l’idée .
Comme celui des poisson, le corps du poète remue et s’anime de nouveau partant du haut vers le bas. La parole déferlante devient cascade là où peut se vérifier une infime partie de ce qui a disparu. Il ne s'agit pas de noyer le poisson mais d'être heureux comme lui lorsqu'il est dans l'eau.
Jean-Paul Gavard-Perret