L'Évangile du nouveau monde
de Maryse Condé

critiqué par Pascale Ew., le 17 janvier 2023
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Péripéties décevantes
Pascal, métis né un jour de Pâques sur une île d’Amérique, est abandonné par sa mère célibataire dans une cabane près d’un âne, dans le fond du jardin d’Eden, le jardin d’un couple sans enfant. Ils l’adoptent aussitôt. Il se murmure qu’il aura un destin hors du commun et qu’il contribuera à rendre le monde plus harmonieux et plus tolérant.
Une fois adulte, il cherche à savoir qui sont ses parents. Il retrouve sa mère et est sans cesse sur les traces de son père qui est considéré comme une divinité, mais celui-ci lui échappe chaque fois. Il erre dans de nombreux pays (Brésil, Etats-Unis, etc.), est confronté à des régimes politiques variés, s’amourache de nombreuses femmes, enseigne sa philosophie tout en ayant du mal à la décrire lui-même. Sa notoriété lui joue des tours car il est tantôt aimé, tantôt honni, voire emprisonné. Elle lui pèse et il tente de lui échapper, mais il est attaché à son île. Il s’enfuit régulièrement, aidé de son oncle Espiritu. Ses galères se répètent et ses fuites se ressemblent toutes. Tous ses amis sont frappés de malheurs les uns après les autres. Cela en devient lassant. On ne voit pas trop où veut en venir l’auteure. On dirait un Candide, inadapté et qui ne se résout pas aux méchancetés du monde. Il vit sa vie sans véritable but et sans savoir ce qu’on attend de lui.
Pourquoi l’auteure cumule-t-elle les similitudes avec Jésus et les allusions au Nouveau Testament (prénoms, miracles, apôtres…) tout en ne faisant pas un Messie de son Pascal ?
Elle tente d’aborder le thème des migrants rejetés de tous, mais sans vraiment insister.