Lettre sur les anarchistes
de André Suarès

critiqué par JPGP, le 13 janvier 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Suarès le révolté
Ce livre se veut la maison de la pensée avant que le monde aille à sa perte. André Suarès, poète et écrivain né à Marseille en 1868, animateur à partir de 1912 de La Nouvelle Revue française aux côtés de Gide, Claudel et Valéry, est l’auteur de l’œuvre plurielle et abondante dont ce texte est un des premiers moellons.

Le verbe y est toujours brûlant et interroge autant son époque que l’âme humaine. Pour preuve ce livre de jeunesse :"La violence est l’arme de ceux qui n’en ont point. Et le mensonge l’arme de ceux qui ont toutes les autres. Voilà donc les épées ternies que tiennent en duel les puissants et les misérables." Et d'ajouter plus loin : "Où le juste n’est pas, se fait la nuit".

Et c'est la condamnation à mort de l’anarchiste Auguste Vaillant est à l’origine de cet essai sur la loi des hommes, fruit pourri d’un système qui se mord la queue. La prose est ici prose incarnée et furieuse pour s'élever contre une société fondée sur la violence et le conflit, leurs éclairs noirs éclairs et leurs répugnantes lumières. Et ce pour ouvrir nos "âmes de ténèbres" où dit Suarès " ou bientôt vous ne vous entendrez plus vous mêmes."