Tu seras mon père
de Metin Arditi

critiqué par Pascale Ew., le 12 janvier 2023
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Rien n'est tout blanc ni tout noir
Francesco Barro, industriel dans la crème glacée, a été kidnappé par les Brigades rouges pendant plusieurs mois en 1978. A sa sortie, il est tellement dépressif qu’il finit par se suicider. Son fils Renato n’a alors que sept ans.
Onze ans plus tard, lorsque Renato entre dans un internat à Lausanne, une profonde amitié se noue entre lui et son professeur d’italien et de théâtre, Paolo Mantegazza...
Metin Arditi décrit très bien les ambiguïtés d'une relation amour-haine-culpabilité entre les deux personnages principaux. Renato a trouvé un père de substitution, avec qui il a beaucoup de goûts en commun et une tendresse, et qu’il admire. Cependant, il se sent redevable d’une fidélité envers son père, qu’il défend sans cesse en disant qu’il aimait et traitait bien ses ouvriers. Il finit tout de même par faire une thèse sur les Brigades rouges et leur apport. L’auteur nous emmène donc dans une réflexion complexe sur les motivations et les théories de ces ouvriers pauvres et révoltés. Il aborde également le thème du pardon, nécessaire pour pouvoir se construire. Un beau roman tout en nuances !