Le coeur de l'hiver
de Craig Johnson

critiqué par Tophiv, le 10 janvier 2023
(Reignier (Fr) - 49 ans)


La note:  étoiles
Longmire au Mexique
J'aime beaucoup Craig Johnson, J'aime beaucoup le travail de traduction de Sophie Aslanides (C.Johnson, J.Ellroy, Sean Doolittle...) et j'aime beaucoup les éditions Gallmeister. Néanmoins, ce livre ne m'a pas totalement emballé ... Attention, mieux vaut lire les romans de cette série dans l'ordre et si vous souhaitez le faire, ne lisez pas cet avis, sous peine de vous gâcher le final du/des précédents livres !

Ici, Walt Longmire doit se rendre, seul, rapidement, au Mexique, pour y secourir Cady, sa fille, enlevée par Bidarte. Sans l'aide de Vic, Lucian ou de ses contacts au FBI, il va donc traverser une région entièrement livrée aux bandits dont le pire est évidemment son ennemi, Bidarte.

Le scénario tient en une phrase et ne comportera pas plus d'intrigue. Pourquoi pas, après tout ... Le roman comporte son lot de scènes de bravoure, très visuelles. Parfait pour une adaptation à l'écran. Pour le reste, l'humour habituel est présent mais moins percutant tout de même. On a un peu de mal à reconnaitre Walt. Une légère envie de le gifler nous prend tant ses décisions sont parfois stupides et lui ressemblent peu. Il manque également la présence de tous ses compagnons Vic, Henry, Lucian ... Et cette absence n'est que partiellement comblée par la présence de personnages mexicains alliés ou ennemis souvent très proches de la caricature. Par moment, je me suis demandé si certaines scènes étaient au 1er degré ou si, c'était une caricature pour s'amuser de scènes d'un mauvais James Bond où le méchant ne tue jamais le héros mais l'enchaîne, l'emprisonne, le garde pour plus tard et où celui-ci s'en sort toujours d'une pirouette ... Je ne sais toujours pas si c'est sérieux ou pas ...

Néanmoins, c'était tout de même un plaisir de retrouver Craig Johnson. Il ne faut pas s'attendre à un roman révolutionnaire, épique ou particulièrement bien ficelé mais si vous aimez Walt, vous serez tout de même heureux de lire cet opus.
Opus 15 Walt Longmire 6 étoiles

Opus 15 et opus atypique. D’abord il se déroule loin du Wyoming et du Comté (fictif) d’Absaroka, loin des températures glacées en hiver et douces en été puisqu’il se déroule au Mexique, en terre particulièrement hostile, Mexique où la vie humaine n’a pas la même valeur qu’ailleurs, plutôt avec une forte décote ! Et puis Walt Longmire va devoir se débrouiller seul sans ses habituels et caricaturaux comparses (qui rendent la lecture des épisodes Walt Longmire si réjouissante). Oui, il est livré à lui-même, ou plutôt faudrait-il dire, livré à son ennemi implacable Bidarte, cruel et sans vergogne davantage que jamais.
On avait laissé Walt Longmire abattu (moralement) à la fin de Western star puisqu’il constatait que sa fille, Cady, venait de disparaître, enlevée qu’elle était par Bidarte. Il y avait donc clairement une suite – chose inhabituelle dans la série – cette suite c’est donc Le cœur de l’hiver. Torride en l’occurrence ce « cœur de l’hiver ».
Walt Longmire va donc s’engager seul dans la quête de Bidarte, et Cady donc, dans un Mexique qui n’a rien d’un pays de cocagne ou de tourisme dans les termes qu’emploie Craig Johnson pour nous en parler, hélas vrais je le pressens.
On est à la limite de grand guignol ou de James Bond, toute crédibilité remisée au placard dans cet épisode. Il est absolument impératif d’avoir lu a minima Western star auparavant, ou mieux les épisodes précédents, indéniablement plus intéressants à mes yeux.
On en apprend sur le Mexique, indéniablement, on n’a pas du tout envie d’y aller, c’est sûr mais, bon, Craig, désolé mais Walt Longmire c’est le Comté d’Absaroka, les hauts plateaux du Wyoming et les Rocheuses, et Vic et Henry Standing Bear … Au lieu de quoi nous avons désert torride, bandits cruels et exploits improbables en tous genres.

»Guzman prit un vieux chemin de terre, vira brusquement à droite, et nous nous arrêtâmes. Une fois descendu du véhicule, il attrapa derrière son siège un vieux sac de sport à l’effigie des Dallas Cowboys. Je saisis mon sac en toile, et nous marchâmes entre les chênes nains et les buissons jonchés d’ordures jusqu’à l’endroit où s’arrêtait une haute clôture. Les derniers rayons du soleil disparaissaient sous l’horizon désertique.
- Où sommes-nous ?
- Vous voyez le creux avec le ruisseau au fond, là-bas ?
- Ouaip.
- Eh ben, c’est le Mexique, et comme vous l’avez peut-être remarqué, la clôture s’arrête là, à une dizaine de mètres de nous. (Il désigna l’endroit.) Et après, il n’y a plus rien avant au moins quatre cents mètres. »


Please Craig, ramène-nous dans le Comté d’Absaroka !

Tistou - - 68 ans - 12 mai 2023