Le fétiche et la plume: La littérature, nouveau produit du capitalisme
de Hélène Ling, Inès Sol Salas

critiqué par Colen8, le 4 janvier 2023
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Etouffoirs ou maîtres… de la création littéraire
En écriture comme dans d’autres domaines auparavant la logique de rentabilité maximale est à l’œuvre. Le livre devient un produit marchand qu’il s’agit de décliner en versions multiples par le truchement des médias mainstream, des réseaux sociaux, des produits dérivés, des ateliers de création, de la multiplication des prix, salons et émissions littéraires. Les grands noms de l’économie qui se sont emparés des maisons d’édition traditionnelles y dictent leur loi non sans transmettre en même temps une idéologie politique néolibérale.
Les critères éditoriaux, la sélection des manuscrits obéissent à une censure inavouée préjudiciable à la découverte de jeunes talents. Sous couvert de démocratisation de la culture c’est une manière de capter à bon compte un temps d’attention des lecteurs dans un esprit publicitaire avant tout. La critique littéraire elle-même y perd sa raison d’être. D’ailleurs l’enquête menée par les auteures conclut à l’émergence d’un style ultra standardisé qualifié de kitsch, cherchant à calquer la fragmentation de la lecture sur écran.
Etrangement la production de manuscrits connait une inflation sans pareille qui parvient à se faire éditer sinon à compte d’auteur ou en numérique vendu en ligne, du moins par des maisons sans notoriété pour ne rester guère plus de quelques mois avant de finir au pilon, victimes tantôt de la critique tantôt de la distribution monopolistique appartenant au grand capital. Quant aux contenus téléchargeables sur liseuses ou en accès offerts par les plates-formes ils sont déjà aux mains des ex. GAFAM. Alors que restera-t-il de la littérature ?
Une critique pertinente est sur ce site dédié à la recherche littéraire : https://fabula.org/actualites/111082/…
Un entretien avec les auteures : https://en-attendant-nadeau.fr/2022/11/…