Noctambulation
de Olivier Duculot

critiqué par Débézed, le 3 janvier 2023
(Besançon - 77 ans)


La note:  étoiles
Grand air de ronflement
La maison d’édition l’Ane qui butine a sollicité Olivier Duculot pour écrire un texte dans sa collection Troglodyte consacrée à des opuscules qui « relate(nt) une expérience musicale hors du commun ». Ces textes, très courts, sont édités sur des petits carnets, format paysage, en 33 exemplaires, reliure main, couture à la japonaise.

Pour cette expérience musicale, Olivier Duculot aurait aimé évoquer le fabuleux concerto pour violon de Tchaïkovski mais l’expérience la plus marquante revenue à sa mémoire est un déambulation nocturne qu’il a vécue avec son pote Serge lors du Rallye de Monte-Carlo 2020. Olivier a ainsi choisi de traiter le thème musical en évoquant l’ironie de la situation.

Ils avaient très bien préparé leur journée sur le bord de la route que les bolides devaient emprunter, ils avaient décidé de coucher sur place dans leur petite voiture, engoncés dans des sacs de couchage, pour être sûrs d’être présents au bon moment. Ils espéraient dormir assez bien et assez longtemps pour pouvoir profiter du spectacle offert par les voitures multicolores soumises à la puissance de leur moteur et à la virtuosité de leur pilote. C’aurait pu être un souvenir merveilleux mais, Serge, l’ami de l’auteur, ronflait comme un v6 dans la petite voiture rendant tout sommeil impossible pour son camarade de noctambulation…

Je ne connaissais pas cette maison d’édition belgo-française, je l’ai découverte avec ce texte et avec plaisir. Le propos introductif qui suit est très éloquent est montre bien tout l’humour qui se cache sous les mâchoires de cet âne butineur. « L’Âne qui butine papillonne d’une écriture minutieusement stricte à un débordement verbal, d’une histoire de Q à un récit de dame-π π, en passant par un conte boréal… d’une logorrhée amoureuse à une parole boueuse, du lexique à mi-mots à l’enfance à pleins maux, de l’humour de cour à la friction d’amour ». Dans son texte joliment tourné, Olivier a bien suivi le chemin plein d‘humour et d’espièglerie tracé par cet âne et moi j’ai butiné son texte lentement pour déguster avec gourmandise tout son nectar.